Le président de l'Union nationale des handicapés algériens, Mohamed Lamine Rezak, a dressé, hier, au forum d'El Moudjahid, un tableau noir de la situation socioprofessionnelle de cette frange de la société. Cette dernière s'estime marginalisée du fait que le sort a fait qu'elle ne jouit pas de toutes les aptitudes motrices et mentales. Cette rencontre, dira-t-il, a deux objectifs. Le premier est de faire le point sur la situation des handicapés, une décennie près la promulgation de la loi 02-09 relative à la promotion et la protection des handicapés, le second est la signature avec l'Union des handicapés moteurs de la wilaya de Blida pour la réalisation d'un centre pédagogique dans la daïra de Larbaa. Selon le SG de l'UHMW Blida, Guerarni Mohamed, ce centre, d'une capacité de 36 places, a pour vocation de former les enfants handicapés de 6 à 18 ans pour les insérer ensuite dans le monde du travail. Cette initiative a été bien accueillie par les parents présents. « Les travaux de réalisation, après étude, vont être prochainement lancés », informera Mohamed Lamine Rezak. Concernant la loi 02-09 relative à la promotion et la protection des handicapés, le vice-président de l'UNHA, Mohamed Khellou, a dénoncé la marginalisation des handicapés et le caractère obsolète de cette loi qui lèse, par certains côtés, le droit des handicapés. Pour cela, il se réfère, en premier lieu, aux recommandations de la commission santé et affaires sociales, travail et formation professionnelle de l'APN qui s'est tenue le 14 mars dernier. « Les dix recommandations contiennent des lacunes ou des défaillances », dira-t-il. Il citera, entre autres, le principe de l'égalité consacré dans la Constitution comme le logement, le travail et la participation du handicapé dans la vie politique mais dans la réalité ce n'est pas le cas. « Pas de classes spécialisées adaptées au type du handicap, pas de suivi sur le plan psychologique, pas d'enseignant spécialisé, pas de centre de formation professionnelle qui utilise le braille pour les non-voyants, pas d'aménagement sur le plan urbanistique, sans parler du travail alors que toutes les entreprises doivent employer 1% de handicapés », a-t-il signalé. Pour toutes ces raisons, le vice-président affirmera qu'il est temps de créer un ministère des handicapés « Car, qui mieux que nous pour nous prendre en charge à tous les niveaux », a-t-il souligné. Même la pension de 3 000 dinars, allouée tous les six mois, est décriée. « Ce que nous demandons ce sont nos droits et non une compassion », a-t-il fait savoir. Dans ce sillage, il a proposé une pension qui équivaut à la moitié du SNMG.