C'est ce qu'on a bien ressenti, durant ces portes ouvertes organisées à l'occasion de la journée mondiale du don de sang, dans un service facilement accessible et situé sur un passage très fréquenté. Avant de passer à la salle d'attente, on doit marquer d'abord une halte au bureau d'accueil, juste le temps de prendre les premiers renseignements. «On reçoit généralement des donneurs bénévoles et des donneurs venus aider un proche hospitalisé, chacun aura droit à tous les égards», nous dit-on. La consultation médicale et l'interrogatoire d'usage sur l'état de santé et les antécédents médicaux du donneur, effectués par un médecin, sont obligatoires avant l'admission du premier à la salle de prélèvement. S'il l'est, le donneur devra communiquer plus de renseignements, dont les coordonnées sont nécessaires pour un éventuel contact. A la salle de prélèvement, le donneur trouve toute la quiétude et la sérénité. Toutes les précautions sont prises pour accomplir un acte en toute sécurité. Des poches et des aiguilles stérilisées sont manipulées avec le plus grand soin. «C'est le geste par lequel nous cherchons à rassurer le donneur qui n'a aucun risque de contracter la moindre infection, car l'aiguille stérilisée et contenue dans la poche elle-même n'est utilisée qu'une seule fois», ajoute-t-on. Un détail de taille car il sera le véritable handicap moral à franchir pour des donneurs qui finiront par réaliser l'importance de leur acte. On conseille tout de même aux donneurs qui bénéficient d'une généreuse collation, de bien se reposer et de ne pas faire un effort physique éprouvant, de ne pas fumer et surtout ne pas prendre le volant durant les deux heures qui suivent leur acte. La poche de sang qui portera le numéro d'identification inscrit sur la fiche de prélèvement propre au donneur prendra le chemin de l'unité de préparation alors que deux tubes échantillons, toujours avec le même numéro d'identification, seront acheminés vers le laboratoire du CTS pour le groupage et les analyses de sérologie. «Il est important d'examiner le sang donné pour détecter d'éventuels virus transmissibles par le sang tels ceux des hépatites B et C, la syphilis et le sida», nous dira Lynda Boubguira. Par ailleurs la poche, qui est déjà dans l'unité de préparation, sera fractionnée en trois produits vitaux : le concentré plaquettaire nécessaire pour les leucémiques et les malades atteints de thrombopénie, le plasma vital pour les anémiques et les victimes des hémorragies ainsi que le culot globulaire demandé pour les interventions chirurgicales. «Il faudra savoir que tous ces produits, une fois conservés au frais, seront mis en quarantaine et ne seront libérés qu'après la réception des résultats de qualification du laboratoire du CTS, afin de s'assurer que toutes les poches sont saines.» Selon le docteur Boubguira, les cas d'atteinte de maladies transmissibles par le sang enregistrés au CTS sont rares. Ces cas sont toujours traités avec le plus grand sérieux par un second examen au laboratoire du CTS, et un autre au niveau de l'institut Pasteur. «La sensibilisation des gens quant à la nécessité d'offrir leur sang demeure notre cheval de bataille, surtout que cette opération ne présente aucun risque pour leur santé», affirme le médecin. Néanmoins, cet effort colossal, que le CTS fournit sur le terrain auprès des universités, des corps constitués et des mosquées, finira toujours par payer en dépit des difficultés rencontrées pour alimenter les différents services durant l'été et le Ramadhan. Le CTS du CHU de Constantine a réalisé déjà 18 290 poches de sang en 2005. Il cible déjà la barre des 20 000 poches.