Bien qu'exprimées avec une certaine subtilité, une de ces révélations porte sur des interventions chirurgicales effectuées dans certaines cliniques privées. Réalisées par des praticiens étrangers, ces interventions, notamment celles de chirurgie plastique, seraient à l'origine de séquelles irréversibles sur la santé des patients opérés. Faisant feu de tout bois, le président du conseil de l'Ordre des médecins n'a pas fait dans le détail pour stigmatiser le comportement de certains de ses confrères des secteurs public et privé qui dans leur pratique de tous les jours ne respectent pas le code de l'éthique et de la déontologie médicale. «Deux d'entre eux ont été sanctionnés par le conseil. D'autres, pour des actes plus graves, ont été poursuivis en justice dont les magistrats travaillent en étroite collaboration avec nous», a-t-il indiqué comme pour affirmer la détermination de son institution à assainir les rangs d'une corporation de plus en plus décriée, conséquence de plusieurs dérives médicales. Cette détermination est reflétée par le programme d'actions qu'il compte mettre en application. De par le plébiscite dont il a fait l'objet lors du dépouillement des urnes de l'ensemble des régions, le docteur Ayadi a toute autorité d'agir sur la base de ce programme qu'il a soumis à ses pairs durant sa campagne électorale. Une base qui prend pour finalité l'amélioration des conditions de prise en charge médicale des malades dans les secteurs public et privé et le respect des droits des praticiens. C'est dans ce cadre qu'il a sommé les cliniques privées de prendre toutes les dispositions utiles pour la régularisation de la situation socioprofessionnelle des médecins en exercice dans leurs établissements respectifs. Pour ce faire, il sera dorénavant exigé un contrat de travail établi et signé sous l'égide du conseil de l'Ordre, particulièrement pour les praticiens étrangers. «L'on est en droit d'exiger l'application de pareille mesure pour mettre fin au charlatanisme. Le contrat portant relation de travail est une obligation. Le conseil de l'Ordre des médecins y est associé pour un contrôle approfondi de la régularité dans la pratique médicale. Nous devons mettre fin au charlatanisme notamment en matière de médecins plasticiens», a déclaré le docteur Ayadi. Il s'est, par ailleurs, longuement attardé sur la pratique médicale et la situation des praticiens dans le secteur public. Le temps complémentaire, tel que prévu par la réglementation en matière de relation secteur public-privé, a pris la majeure partie de son programme d'action. Sur ce dernier point, l'on s'est étonné que le temps complémentaire se soit transformé en un argument pour justifier les abandons de poste et les absences de certains praticiens en fonction dans les établissements de santé publique. Désormais, la liste des médecins bénéficiaires du temps complémentaire, qui ne doit en aucun cas dépassé 2 après-midi/semaine, sera transmise au conseil de l'Ordre par les cliniques utilisatrices. «Une section ordinale a été créée à l'effet de s'assurer du respect de la réglementation par les médecins. Par ailleurs, tout praticien non inscrit au conseil de l'Ordre fera l'objet de poursuites judiciaires», a précisé le président du conseil de l'Ordre des médecins de la région de Annaba. Rappelons que ce dernier a récemment participé, aux côtés des représentants des COM du Quebec, du Liban et du Mali, à la rencontre sur l'accès aux soins organisée par les médecins du conseil national de l'Ordre de France. Le 8 décembre 2006, les mêmes participants se rencontreront une nouvelle fois à Sousse (Tunisie) dans le même cadre. Bien avant, au même titre que les représentants des 11 autres régions, le docteur Ayadi participera aux élections des membres du conseil national de l'Ordre des médecins, prévues à Alger le 26 juin courant. Ce conseil composé de 12 membres devrait être installé au plus tard le 15 juillet.