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L'université à la recherche de sa mission et de ses enseignants (1re partie)
Publié dans El Watan le 17 - 07 - 2006

Nécessairement, ce document est de caractère revendicatif. Il essaie cependant de poser les problèmes majeurs liés à la vie universitaire et au fonctionnement de l'institution.
Notre volonté reste toujours une quête pour une université gérée démocratiquement et dans la transparence, lieu d'expression d'idées contradictoires avec une totale acceptation de l'autre, espace de libertés et d'échanges où seule la raison transcende et l'argument partage. Cette institution est en totale décrépitude matérielle. Elle est en crise morale. Elle continue de se chercher et reste un enjeu utilisé d'une manière politicienne. Elle demeure cependant la seule voie salvatrice du marasme et du cafouillage socioéconomique dans lesquels se débat le pays. Les enseignants ont alors le devoir moral de la prendre en charge et de lui donner la place qu'elle mérite dans la société. Sa réhabilitation entraînera la leur et en conséquence contribuera à éclairer la triptyque formation-emploi-développement. La situation actuelle de l'université est plus que préoccupante. Elle se traduit d'abord par le mépris affiché par les pouvoirs publics à leurs revendications globales, mais aussi par leur marginalisation des décisions propres à l'institution. L'extrême modicité de leurs conditions de vie et de travail leur impose l'expression de l'indignation d'un corps social, censé être à l'avant-garde de la considération et du respect. Ces enseignants qui restent la condition sine qua non de toute tentative de ressourcement social culturel et politique de la nation. Cette contribution reflète le point de vue de l'enseignant jaloux de son métier et du citoyen outré par le nivellement vers le bas corollaire d'une politique de fuite en avant basée sur des approches quantitatives sans aucun souci d'efficacité ni d'efficience des enseignements et de recherche. S'il est vrai que les questions préoccupantes de l'Algérie sont nombreuses, celle de l'université occupe une place privilégiée. Privilégiée, parce qu'elle cristallise les nombreuses contradictions sociales et politiques de la nation ; et privilégiée, parce que c'est d'elle que dépend, en grande partie, le dépassement de la crise. Il est universellement admis que le jugement d'un système social et politique n'a d'ancrage social, n'a de perspectives de modernité et de progrès que s'il accorde la place qu'elle mérite, la place centrale et nodale à son université et à ses hommes de science sans qui toute tentative de développement devient un non-sens et toute idée de modernité devient obsolète. A l'ère de la communication et plus que jamais, nous croyons au dialogue social, mais pas pour le monologue et les tautologies exprimées par les différents responsables, pas celui qui consiste à affirmer une seule vérité, une seule solution, celles des responsables décideurs. Nous rappelons qu'un grand penseur a écrit «(…) qu'une discussion d'intérêt, si elle participe à la logique du dialogue, éclaire dans cette mesure les intérêts par la lumière de la vérité et de la justice. Elle gagne des dimensions qui l'exhaussent et l'universalisent. En termes triviaux, le dialogue transcende les particularités irréductibles des individualisations des situations et des fonctions». Dans ce sens, nous croyons aux vertus épuratoires du dialogue responsable et nous le revendiquons. Nous restons persuadés que la situation de l'université est ce qu'elle est par manque de concertation et d'échange ainsi que par la mise à l'écart des hommes et femmes qui la portent. C'est-à-dire la marginalisation de son essence même. Cette vérité est si criante que dans ces durs moments qu'elle traverse la seule réponse des décideurs se limite soit à la volonté de leur imposer des tuteurs pour parler à leur place, soit à user des formes dépassées de pression que certains responsables zélés poussent plus loin que ne le souhaite la tutelle.
L'université algerienne n'a pas de statut social
Au regard du louvoiement et du flou dans la mission allouée à l'université dans notre pays, d'un manque flagrant de stratégie à long terme depuis la RES de 1971, compte tenu des différentes réformettes introduites sans association effective de la grande masse des enseignants, la formation supérieure obéit plus à des impératifs ponctuels conjoncturels qu'à une définition claire et précise de la mission de l'université, de son statut social et culturel, de sa place réelle dans le tissu économique et social et de la détermination des moyens et méthodes de son intégration dans la société. La carte universitaire élaborée dans une dynamique de simple réponse aux flux d'étudiants, le changement de vocation de certaines universités, qui contredit la notion de pôle d'excellence prônée par les pouvoirs publics, révèlent de plus en plus de graves insuffisances dans les profils de formation, dans la dégradation des conditions de vie et de travail des enseignants et étudiants et conduisent à la dévalorisation toujours plus accentuée du métier d'enseignant. Un recul immense dans les formes et méthodes de gestion s'observe. Des INES, structures à gestion maîtrisable, plus proches des enseignants et qui traduisaient réellement leurs préoccupations, la loi cadre compliqua la situation, créa des niveaux intermédiaires de prise de décision, ouvrit les portes à plus de bureaucratie et exclut les enseignants de la gestion pédagogique. Ainsi, de la gestion de proximité, l'université est passée à une gestion centralisée. Le sous-encadrement administratif aidant, les affaires de l'enseignant (gestion de carrière, stages, soutenance…) sont devenues des parcours du combattant. Dans leur lettre ouverte remise au président Zeroual en 1997, nous affirmions que l'Algérie ne peut recouvrer son total respect qu'a travers son respect à ses hommes de science. Ce respect, ils l'attendent toujours. Il devra commencer par :
– 1 La reconnaissance de leur maturité, des formes d'organisation qu'ils adoptent et des personnes qu'ils mandatent pour la défense de leurs intérêts. Les enseignants ne peuvent se sentir respecter que s'ils sont considérés comme partenaire social à part entière, que s'ils sont associés réellement à toute réflexion sur le secteur et à toute réforme le concernant loin de tout tutorat syndical et selon des formes scientifiques loin du formalisme de «consultation express».
La vérité qui transcende toute donnée est celle qui consiste à admettre que nulle réforme ne peut réussir si les concernés n'y adhèrent pas d'une manière consciente, volontaire et par conviction par ce qu'elle leur apporte comme perspectives à leur situation et à leur institution.
– 2 La valorisation du statut de l'enseignant qui devra les extraire des contraintes sociales bassement matérielles et les confond avec les couches sociales les plus humbles.
– 3 La mise à plat de la dernière décision hâtive concernant le «système LMD» décidé en haut lieu et imposé aux enseignants et l'organisation d'un débat national ouvert à l'ensemble des enseignants sans précipitation ni couperet des impératifs de délai coutumier dans le secteur. Le système de formation du supérieur engage toute la notion, et, de ce fait, il ne peut être cantonné dans les cercles étroits des «décideurs» le plus souvent sans compétences réelles et presque toujours sans aucune représentativité ni connaissance objective des difficultés du terrain.
– 4 L'ouverture du secteur économique à l'universitaire par sa préparation à une dynamique de développement qui intègre l'université. Il doit être à même d'exprimer ses besoins quantitatifs et qualitatifs et développer ses moyens propres pour pouvoir accueillir réellement l'université.
– 5 La rupture totale avec les solutions de fuite en avant, organisées à travers des textes aux vues simplistes et parfois populistes. Cette attitude a fini par inonder la société de diplômés sans une réelle compétence. La faute revient aux moyens alloués à leur formation et au système d'évaluation et de progression. Les analyses apologétiques, et l'auto-satisfecit des hauts responsables à chaque occasion ont fini par faire confondre objectifs et moyens de l'enseignement supérieur. De véritables assises nationales de la formation universitaire restent une des voies qui permettrait de cerner les questions fondamentales : Quels cadres former ? Former pour quels objectifs ? Combien former ? Dans quels profils former ? Comment évaluer ? Quels moyens et méthodes d'évaluation utiliser ? Comment encourager l'émulation et l'esprit d'entreprise
à l'université ?
– 6 Le fonctionnement démocratique et dans la transparence des universités, et la rupture avec le système de cooptation qui marginalise les compétences et incruste davantage la médiocrité de gestion. La hiérarchisation de l'université est une nécessité organisationnelle. Elle ne peut continuer telle quelle avec des connotions de pouvoir des uns par rapport aux autres ou d'opposition d'une partie par rapport à l'autre. Elle doit être une force d'émulation qui, moyennant des règles de fonctionnement claires, justes et objectives ainsi que d'une clarification des prérogatives, ne peut que favoriser les valeurs essentielles de pluralité, du mérite et de travail. Les seuls outils de décision ne peuvent être que les arguments de rationalité et de vérité.
– 7 Le respect de l'éthique qui devra remettre l'administration au service de la pédagogie et de la recherche et non l'ériger en citadelle d'expression de pouvoir et d'avantages acquis au détriment des enseignants et des étudiants. Les décisions pédagogiques devront être réappropriées par les enseignants.
– 8 La consécration de la séparation claire et définitive des prérogatives entre «l'administratif» et «le pédagogique » qui est du ressort sacré de l'enseignant.
– 9 L'encouragement de la recherche par un réel développement des moyens alloués et la débureaucratisation de sa gestion. Les enseignants chercheurs devant être les gestionnaires de leurs moyens et devront être évalués par rapport à des objectifs préétablis dans la transparence et par des pairs reconnus dans la discipline et ayant le statut d'évaluateur par consensus.
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