Ils s'attendaient à ce qu'une motion de soutien soit prononcée en faveur du président candidat Abdelaziz Bouteflika, comme il est courant de le faire depuis un certain temps en pareil événement à travers le pays, pensant logiquement que le colloque n'était qu'un alibi. Tizi Ouzou De notre bureau Cela était d'autant plus plausible que le colloque intervenait la veille de la venue du président-candidat à Tizi Ouzou. Finalement, il n'en fut rien. Le colloque est resté dans son cadre purement scientifique, axé sur des témoignages sur cette personnalité et son parcours religieux et social. L'hommage à cheikh Saïd Ayadjar s'est poursuivi le lendemain vendredi dans son village natal à Aït Sidi Hand Ouali, dit également Aït Mizare (Bouzeguène). Cheikh Saïd Ayadjar était l'un des membres fondateurs de l'association des oulémas algériens. Personnalité non conformiste et très respectée en Kabylie, il avait vite fait de claquer la porte de l'association pour se consacrer à son œuvre éducatrice à travers les zaouïas (écoles coraniques traditionnelles). Il était réputé pour sa droiture et sa sagesse faisant de lui un véritable « amusnaw » (sage kabyle), à l'image de cheikh Mohand Oulhoucine. De nombreuses personnalités ont pris part jeudi au colloque, dont l'ancien ministre de la Justice, Mohand Chérif Kherroubi, qui était un de ses élèves, tout comme cheikh Mohamed Tahar Aït Aldjet. Ce dernier a rapporté que cheikh Ben Badis qualifiait cheikh Saïd Ayadjar de moufakkir (penseur). « Celui qui ne le connaissait pas le craignait et celui qui le côtoyait l'admirait », a ajouté cheikh Mohamed Tahar Aït Aldjet.