Ses troupes terrestres, qui ont atteint samedi le nombre de 30 000 au Liban-Sud ont essuyé une défaite inédite : pas moins de 24 soldats ont été tués en une journée et une dizaine de chars détruits par les combattants du Hezbollah qui continuaient toujours dans la journée d'hier d'opposer une farouche résistance sur tous les fronts, réussissant même à lancer sur le nord d'Israël pas moins de 200 missiles. Des troupes israéliennes, ayant tenté samedi de prendre le contrôle de Khiam, principale ville du secteur oriental de la frontière, ont été contraintes de rebrousser chemin sous un déluge de feu, malgré qu'elles aient été soutenues par l'aviation qui a largué 2000 obus sur cette ville. La résistance libanaise a pu même abattre un hélicoptère avec les cinq membres de son équipage, dans la nuit de samedi à dimanche. Les combats se concentraient hier sur le front nord autour de Ghandouriyé, une hauteur stratégique qui surplombe le Litani, 22 km à l'est de Tyr, ainsi qu'au Sud autour de Yater, une colline à 6 km à peine au nord de la frontière. L'infanterie israélienne, qui a pris position au village frontalier Ghandouriyé, n'a pas pu progresser davantage dans la journée d'hier. De violents combats ont été également signalés à quelques kilomètres au nord du secteur occidental de la frontière, notamment à Aïta Ach Chaab, où le Hezbollah a affirmé avoir mis en déroute des soldats israéliens. L'armée israélienne a échoué également à prendre position sur les collines du nord du Doigt de la Galilée qui surplombe une bonne partie du Liban-Sud. Le Hezbollah a affirmé avoir détruit un char Merkava au sud-ouest de Khiam, sur les hauteurs de Aadaïssé, village frontalier avec Israël. Face à son échec retentissant au sol face à des combattants aguerris, l'armée israélienne, qui a perdu jusque-là plus 110 soldats au front du Sud, s'est acharnée contre les civils libanais et le reste des infrastructures de ce pays. L'artillerie, l'aviation et la marine israéliennes ont, en effet, pilonné la côte au sud de Tyr. C'est pour la première fois depuis le début de l'agression que les abords de Tyr subissaient un bombardement incessant. Bilan : neuf stations-service réduites en cendres dans les faubourgs de la ville. Des raids aériens ont été aux abords de la vallée de la Békaâ, au Sud, où sept civils ont été tués, dont une mère et ses trois enfants de moins de 10 ans, et 25 autres blessés. Aussi, une station d'essence et un centre commercial attenant à un hôpital dans la ville de Tyr dans le sud du Liban ont été bombardés. Les chasseurs-bombardiers israéliens ont, en outre, détruit les deux derniers ponts reliant le nord du Liban avec la Syrie, coupant ainsi le chemin aux convois des aides humanitaires qui arrivent toujours difficilement à Beyrouth. Six personnes ont été blessées dans ces raids. L'aviation israélienne a bombardé une fourgonnette transportant des bonbonnes de gaz du côté de la vallée de la Békaâ, faisant des morts et six blessés. Les appareils israéliens sont revenus à la charge et ont détruit une troisième voiture au même endroit, laissant ses deux passagers carbonisés. Trois civils ont été tués et quinze autres blessés dans le bombardement du village de Ali An Nahri, au sud de Baalbek. La banlieue de Beyrouth n'a pas échappé au pilonnage tous azimuts de l'aviation israélienne. Au moins, 18 explosions ont retenti en moins d'une minute et une épaisse fumée blanche s'est élevée au-dessus de la zone visée, alors que les avions continuaient à la survoler, ont rapporté des agences de presse. Le bilan provisoire faisait état de la mort de deux civils libanais et de sept autres blessés. Même l'armée libanaise n'a pas été épargnée. Elle a été prise pour cible à trois reprises. Deux de ses militaires ont été blessés lorsqu'un drone a tiré sur leur jeep dans la Békaâ, près de la frontière syrienne et deux autres ont été blessés par le bombardement d'un barrage installé par l'armée sur une route au nord-est de Tyr. Ainsi, à la veille d'un cessez-le-feu annoncé, l'armée israélienne a intensifié ses bombardements de telle sorte qu'il ne reste plus d'infrastructures au pays du Cèdre. M. A. O.