L'on disait souvent que pour son deuxième mandat, un président américain mène généralement une autre politique. Au risque de décevoir ses alliés, le président George W. Bush a fait savoir que la tradition n'était pas une règle. Beaucoup était attendu du discours d'investiture du Président américain. Pour son deuxième mandat, George W. Bush a promis jeudi la continuité, autrement dit une politique extérieure musclée au nom de la lutte contre la tyrannie, comme s'il s'agissait d'une découverte, alors que dans le même temps, cette notion recouvre un espace bien plus large que celui que lui confère Washington. Il faut inclure à la liste donnée par la nouvelle secrétaire d'Etat, Mme Condoleezza Rice, toutes les formes d'hégémonie et de domination ou encore la privation de liberté, car des peuples vivent les affres de l'occupation. Et il n'est pour cela que de se pencher sur le peuple palestinien et constater à travers son drame qu'Israël cumule près de dix mille résolutions des Nations unies condamnant sa politique. Mais c'est l'impunité la plus totale l'encourageant à poursuivre sa politique expansionniste comme le prévoit son plan de retrait de Ghaza. Cela nous rappelle cette lutte au nom des droits de l'homme appliquée de manière sélective, ce qui lui donnait un autre sens. Il faut croire à cet égard que d'autres guerres américaines ne sont pas à exclure. C'est ce qui inquiète la communauté internationale, et principalement les alliés des Etats-Unis qui spéculaient sur les missions du deuxième mandat. L'unilatéralisme tant décrié en sera le pilier, comme l'atteste la fameuse liste des six pays de Mme Rice, ou encore les menaces contre l'Iran récemment dévoilées par la presse américaine. On sait pourtant où conduit cette politique, et ce n'est rien d'autre que le désastre, et le cas irakien où l'armée américaine s'est véritablement enlisée. Tout cela au nom de la guerre dite préventive où les prétextes avancés, bien entendu irrecevables, s'agissant d'une attaque suivie d'une occupation d'un pays souverain par un autre Etat, n'ont aucune consistance. Dans le cas irakien, et quand toutes les commissions américaines avaient conclu à l'absence d'armes de destruction massive, Bush est passé aux intentions prêtées aux anciens dirigeants irakiens, sans remords ni regret. De la même manière, l'Iran pourrait être attaqué, et plus grave que cela, c'est l'armée israélienne qui pourrait s'en charger, une totale aventure qui plongerait une région entière dans la guerre. C'est encore une fois la crainte du pire.