Le dossier des salaires en Algérie a été au centre d'une enquête réalisée par Watson Wyatt, un cabinet américain de consulting, en partenariat avec la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie(CFCIA). Présentée lors du 5e Forum annuel, organisé hier à l'hôtel Sofitel, cette enquête sur les rémunérations a eu comme échantillon 50 entreprises dont 88% sont des filiales de succursales et de filiales internationales agissant en Algérie dans les secteurs des hautes technologies, de la construction, de la pharmaceutique, de l'industrie de biens de consommation, la construction et des finances, a indiqué Laurent Leclerc, consultant à Watson Wyatt. L'enquête a recensé les données du marché en matière de rémunération pour 171 postes, 16 grades d'emplois universels et 12 familles de fonctions, ajoute le représentant de cette société de consulting. Les 50 sociétés composant l'échantillon dispose chacune d'un chiffre d'affaires annuel moyen de 3 milliards de dinars et de 250 salariés. Il ressort des conclusions de cette enquête que les salaires et les rémunérations pratiqués par les sociétés étrangères en Algérie restent à la traîne par rapport aux pays voisins. Selon l'enquête en question, le package salarial (calculé sur la base du SNMG) pour un fonctionnaire de grade 13 en Algérie est situé aux environs de 100 000 DA, alors qu'il est de 150 000 DA en Egypte. Par contre, le package salarial d'un fonctionnaire de grade 16 (cadre supérieur) est situé aux alentours de 200 000 DA en Algérie, contre 500 000 DA en Egypte et 600 000 DA au Maroc. L'enquête révèle également que 10% des participants ont mis en place des plans de participation aux bénéfices au moment où 65% affirment avoir octroyé des bonus pour leurs employés. Concernant les plans d'avantages sociaux aux profits des salariés, l'Algérie reste à la traîne, souligne M.Leclerc. En outre, ce dernier a mis en évidence les effets de la crise financière sur la baisse des prévisions d'augmentation de salaires dans certains secteurs d'activité. Le premier secteur touché est celui des hautes technologies (Hi Tech), indique-t-il Sur un autre plan, M. Leclerc trouve « positif » le climat des affaires en Algérie. Preuve en est, selon lui, que 58% des sociétés soutiennent avoir prévu une augmentation de leurs ventes en 2009 contre 38% en novembre 2008. Près de 24% des sociétés affirment que leurs ventes vont chuter en 2009. Par ailleurs, le représentant de Watson Wyatt a esquissé les contours de la future enquête 2009. Le but de la prochaine enquête, selon lui, est de réunir encore plus d'entreprises, surtout nationales, pour affiner les donnes récoltées. « On aimerait rebondir à l'avenir sur des entreprises locales afin d'avoir une réalité plus claire du marché », a-t-il encore noté. Plusieurs questions supplémentaires relatives à l'évaluation et la gestion des ressources humaines ont été ajoutées. Pour rappel, Watson Wyatt, qui dispose de 106 bureaux dans 97 pays, emploie environ 7700 salariés dans le monde.