Cette décision des agences de l'OCDE devra encourager l'investissement étranger dans le pays. La notation du risque Algérie vient d'être revue à la baisse par les agences d'assurance-crédits des pays membres de l'OCDE. Ces derniers, au cours d'une réunion tenue en avril dernier, ont révisé le risque Algérie. Elle passe de la note 4 à 3. Celle-ci est qualifiée de standard commun sur le plan international. En termes plus clairs, l'Algérie est considérée comme un assez bon risque. Ce qui va encourager les investisseurs à envisager des projets en Algérie. Mieux, la Coface propose une garantie ouverte jusqu'à concurrence de 20 milliards d'euros pour des projets liés aux secteurs des transports, des télécommunications, de l'hydraulique, de l'habitat… Cette agence assurera, à ce propos, des crédits pour certains projets allant jusqu'à 1 milliard d'euros. C'est du moins ce que nous avons appris, hier, au forum d'El Moudjahid qui a reçu M. De Caffarelli, président de la chambre française du commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA). En dépit de quelques écueils qui freinent l'implantation des entreprises françaises en Algérie, le climat des affaires est très favorable. Cette appréciation apportée par M. De Caffarelli résume l'enthousiasme des opérateurs français à venir investir en Algérie. L'environnement des investissements a connu une nette amélioration, relève-t-il, mais des contraintes de diverses natures persistent encore. Le président de la CFCIA fait allusion essentiellement à l'épineux problème du foncier. Les tarifs pratiqués, estime-t-il, sont hors de portée. Cette difficulté peut conséquemment, selon lui, rebuter l'investisseur étranger, notamment français. Les assiettes de terrain des entreprises privatisables ne sont pas utilisées. En France, soulignera-t-il, on ne cherche pas à faire de l'argent avec le prix des assiettes de terrain. L'autre obstacle, et non des moindres, auquel font face les entreprises françaises installées en Algérie est lié au contrôle des changes. Il avoue qu'il n'y a pas de règles précises sur le transfert des bénéfices par ces sociétés. Parfois, cela prend plus d'une année voire deux ans, dans le cas où l'opérateur est autorisé à rapatrier son argent. Il y a une nécessité de libéraliser la politique des changes. Un sénateur, membre de la commission des affaires économiques au sénat, n'a pas été de cet avis, mais il reconnaît néanmoins le retard flagrant accusé pour le transfert. Le sénateur indiquera que l'Etat autorise l'investisseur à rapatrier ses bénéfices conformément à un cahier des charges. Selon lui, l'Algérie a permis le transfert de plus de 1,2 milliard d'euros de bénéfice. Il existe, affirmera M. De Caffarelli, des choses positives qui se font actuellement. Outre le foncier, la CFCIA pose le problème de transfert des devises Il s'agit, selon lui, de la réglementation en vigueur qui, cependant, souffre de problèmes d'application. M. De Caffarelli pense que le système de communication est, en outre, appelé à se développer, alors que les statistiques et les indicateurs économiques ne sont toujours pas fiables. Ceux-ci nécessitent, suggère-t-il, une mise à jour régulière. Il déplore l'absence d'enquêtes sur les salaires des entreprises en Algérie. La CFCIA s'est engagée pour mettre en œuvre une enquête dans ce sens. Abordant le volet des privatisations, l'hôte du forum dira : “Il ne faut pas que ces opérations prennent plusieurs mois voire des années pour qu'elles soient concrétisées.” Et d'ajouter : “sur les 1 200 entreprises privatisables, qui le sera et comment … ?” De grands groupes français s'intéressent, confirmera-t-il, aux diverses actions de privatisation menées en Algérie. Ils ont exprimé leur intérêt à prendre des parts dans ces sociétés, ce qui réaffirme que le marché algérien s'est développé et demeure attractif. La preuve : la France détient 25% des parts du marché algérien, soit une enveloppe de 4,2 milliards d'euros qui englobe les exportations françaises vers l'Algérie en 2004. Le volume a connu une évolution de plus de 14% par rapport à 2003. Les investissements français dans notre pays sont estimés à 34 millions d'euros hors hydrocarbures. La France reste, selon lui, le premier investisseur en Algérie. Par ailleurs, la CFCIA participera à la 38e Foire internationale d'Alger (FIA) sur un pavillon de 7 000 m2 soit 10% de l'ensemble de la surface consacrée par la Société algérienne des foires et expositions (Safex). La nouveauté pour cette édition est que la CFCIA a organisé en collaboration avec la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) un pavillon “presque made in bladi” pour reprendre l'expression de M. De Caffarelli. Il est, selon lui, conçu et coloré par un installateur algérien et un autre français. Sur les 400 exposants français, 338 exposent au pavillon France. À noter que la CFICIA vient de fêter son 30e anniversaire. Badreddine K.