A l'exception des départs des ministres des Transports, Anaky Kobenan, et de l'Environnement, Jacques Andoh, éclaboussés par l'affaire, ce gouvernement comporte peu de changements par rapport au précédent. Le directeur général des Douanes, le directeur du port autonome d'Abidjan, le gouverneur du district d'Abidjan et le directeur des affaires maritimes du ministère des Transports, soupçonnés de «défaillances» dans cette affaire, ont également été «suspendus» de leurs fonctions. Ce remaniement va-t-il mettre fin au scandale ? Un scandale qui défraie la chronique depuis qu'un bateau chimiquier, le Probo Koala, navire immatriculé au Panama, appartenant à une compagnie grecque, en provenance d'Europe, a déchargé, le 19 août, 581 t de déchets toxiques dans le port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Les produits ont été dispersés dans une dizaine de décharges autour de la capitale économique ivoirienne. La population a très vite été incommodée. Les autorités ivoiriennes ont enregistré plus de 36 000 consultations médicales, 24 hospitalisations et 7 décès de personnes intoxiquées par les émanations des déchets toxiques, a annoncé, le même jour, le ministère de la Santé. Selon le gouvernement, les six premiers décès, qui concernent notamment quatre enfants, étaient dus à des «insuffisances respiratoires» engendrées par les émanations des déchets toxiques. La fermeture des décharges fait crouler la capitale ivoirienne sous les ordures, engendrant des risques d'une épidémie de choléra, de fièvre typhoïde ou de paludisme dans le district d'Abidjan. On assiste, une fois de trop, impuissant, à une mondialisation qui ouvre toutes les frontières et fait de certaines régions, notamment les plus pauvres, les poubelles de l'Occident. La justice devra s'exercer avec fermeté contre les pollueurs de l'Afrique. Il est temps de mettre de l'ordre et d'en finir avec la loi du plus riche.