Elle pourrait être le «lieu de la divinité Mexi» ou bien «au nombril de la lune». Avec plus de 100 millions d'habitants, dont 22 dans la capitale Mexico, le Mexique est le plus peuplé des pays de langue espagnole. Après le Brésil et l'Argentine, ce pays est le troisième en taille d'Amérique latine et le deuxième en population. 60% de la population sont métis, 30% sont indigènes (Mayas et Aztèques) et 9% sont d'origine européenne. Le Mexique enregistre depuis 2002 le premier PIB d'Amérique latine devant le Brésil. La superficie totale du pays est de 1972 550 km2, soit presque quatre fois la France, et inclut environ 6000 km² d'îles dans l'océan Pacifique, le golfe de Californie, la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique. On y trouve de nombreux volcans et de très hautes montagnes, comme le Orizaba, dont le pic culmine à 5700 m. Le pays est sujet aux tremblements de terre, parfois très violents. Parmi les ressources naturelles, on trouve l'argent, le cuivre, le gaz naturel, l'or, le pétrole, le plomb et le zinc. Pendant plus de trois mille ans, le Mexique a été le berceau de civilisations avancées telles les Olmèques, les Tarasques, les Mexicas et les Mayas. Les antiques habitants du territoire mexicain atteignaient un niveau très avancé pour l'époque en mathématiques, en astronomie, en architecture et en botanique. Les Mexicains étaient les premiers au monde à pratiquer l'éducation obligatoire pour tous, sans distinction de genre ou de classe. Après plus que 300 ans de colonisation, d'abord par les Espagnols puis par les Français, le Mexique était envahi par des troupes américaines en 1847. Pendant la guerre américano-mexicaine, il perdit en 1848 40% de son territoire. Les Etats de Californie, le Nouveau-Mexique, l'Arizona, le Nevada, l'Utah, la majeure partie du Colorado et le sud-ouest du Wyoming représentent les territoires que les Etats-Unis annexent. Aujourd'hui, le Mexique est une république fédérale composée de 31 Etats et d'un District fédéral. La séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est garantie par la Constitution de 1917, tandis que depuis les années 30, l'Etat est gouverné par un parti unique, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Plusieurs réformes qu'entreprennent les différents gouvernements donnent au peuple mexicain davantage de liberté. Mais l'inégalité sociale fait que la population pauvre revendique une répartition plus juste des richesses du pays. C'est après une crise économique grave pendant les années 90 que le Parti révolutionnaire institutionnel perd pour la première fois les élections. En l'an 2000, après 70 ans de gouvernance, le PRI passe le pouvoir au candidat du Parti action nationale (PAN), Vicente Fox. Des mouvements révolutionnaires sont toujours en activité au Mexique, avec notamment l'émergence de l'EZLN, l'armée zapatiste de libération nationale ou Ejercito Zapatista de Libéracion Nacional dans le sud du Mexique, au Chiapas. Ce mouvement réclame des modifications de la constitution afin de déléguer plus d'autonomie pour les villages indigènes, surtout en termes de santé et d'éducation. En juillet 2006, les résultats des élections nationales, qui donnent la majorité vainqueur, par un infime pourcentage de voix, au leader conservateur Filipe Calderon, sont contestés par l'opposition. Elle dénonce des centaines d'irrégularités, alors que les observateurs internationaux ont conclu à des élections «propres». Un million de personnes descendent dans la rue pour montrer la contestation d'une partie de la population quant au résultat du scrutin. Après un recomptage partiel, les partisans de l'opposition ont désigné samedi dernier leur leader, Andres Manuel Lopez Obrador, «président légitime du Mexique». Le résultat officiel n'est donc toujours pas proclamé.