Les rebelles zapatistes ont entamé une tournée de 6 mois au Mexique pour, selon leur chef le sous-commandant Marcos, redessiner la carte politique du pays. La marche sur Mexico a commencé par une rencontre avec des dirigeants de mouvements pauvres et indiens, à San Cristobal de Las Casas, la capitale historique du Chiapas, dans le sud du Mexique. Tout un symbole qui vient d'être réalisé en Bolivie où un indien a été élu président de la République sur la base d'un programme qui, réhabilitant les populations autochtones, remet en cause l'ordre américain en Amérique latine. Les marcheurs zapatistes ont entamé leur marche en début de semaine en quittant leur repère de La Garrucha, village perdu dans la jungle, sous les applaudissements de plusieurs milliers de personnes venues acclamer le sous-commandant Marcos alors qu'il traversait le village sur une moto ornée d'un drapeau mexicain à l'arrière et des initiales du mouvement, Ezln, peintes à l'avant. Conduite par Marcos, qui portait son habituelle cagoule noire, la caravane zapatiste a entamé un voyage qui la conduira dans les 31 provinces du pays et jusqu'à la capitale Mexico avec pour objectif d'influer sur l'élection présidentielle organisée en juillet prochain dans le pays. Ce voyage permettra aux zapatistes de rencontrer les autres groupes de gauche du pays dans le but de créer un mouvement qui remettra le Mexique “à l'endroit”, selon Marcos. C'est la seconde fois que l'Ezln quitte sa base dans la jungle de la province du Chiapas. La première marche d'une semaine sur Mexico avait été organisée en 2001 “pour les droits des Indiens”. Pour le président Vicente Fox, la tournée des zapatistes est “une bonne chose pour la démocratie”, relevant que le mouvement, auparavant de guérilleros, essaye de faire connaître ses idées et ses opinions par des moyens politiques. Quel impact aura cette tournée sur l'opinion mexicaine, alors que l'ancien maire de Mexico Lopez Obrador, de gauche, apparaît comme le favori de la présidentielle dans les sondages ? D. B.