Elle explique ce choix : «J'ai une dette envers elle, je l'ai connue, j'ai cru à ses capacités créatives et à son intelligence poétique.» Le titre de sa conférence était judicieusement choisi : «La divine folie». «Ce sont deux mots “Dieux et folie”, idées tirées de la culture gréco-latine, mais aujourd'hui on ne reconnaît plus la l'influence de Dieu dans les poèmes ; mais plutôt la présence de l'inconscient qui se manifeste et que le poète traduit dans ses écrits», a-t-elle expliqué. En évoquant la bibliographie de son amie poétesse, elle dira que c'est une femme qui a vécu avec ses parents en exil, notamment en France, car son père et son oncle étaient poursuivis par les fascistes italiens du temps de Mussolinni, qui les ont tués car ils étaient militants pour la justice et la liberté. Cette violence l'a marquée à jamais. Partagée entre la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France, elle décide de vivre jusqu'à la fin de ses jours en Italie en 1996. Daniella Attanasio dira qu'Amelia Rosselli a vécu des moments pénibles, la mort de ses parents et enfin la mort de son ami lorsqu'elle avait 20 ans, lui qui était aussi engagé pour la cause des paysans du sud de l'Italie. Elle a vécu une tragédie dans sa vie. «Elle souffrait de son esprit mental en désordre. Sa vie n'était que lutte et solitude, c'était une femme difficile mais déterminée puis elle devient vite très réconciliante», a affirmé Attanasio. Sa personnalité était influencée par ses blessures anciennes, un amour qu'elle n'a jamais pu combler. Elle vivait dans un contraste, dans une dualité, qui se sont vite remarqués dans ses poèmes, intitulés Impromptus, écrits en 1970, douleur et joie, amour et haine, noir et blanc obscurité et clarté. «C'était une poétesse d'avant-garde. Sa poésie se manifeste par des redondances spontanées. Une structure sémantique et un choix de métaphores dont les mots riment avec des sons forts “Concimato, deciso, coinciso”, un rythme poétique utilisant des mots archaïques, un néologisme produisant des sens et qui exprime son état d'esprit tragique sa grande émotion", a noté Daniella Attanasio. Dans son écriture prosaïque, comme Sonatorio écrit en 1954, un désir de discours calme. Elle emploie la troisième personne pour parler à elle-même. «J'ai essayé de proposer quelques idées de cette poétesse contemporaine en analysant ses poèmes et ses proses. il s'avère alors que ça ressemble à une tragédie grecque», a conclu Daniella Attanasio.