«Un poète ne doit pas faire confiance à l'histoire et dire si je suis pour ou contre mais doit traduire ses sentiments; la solitude et l' impuissance des hommes devant les guerres...» Après avoir subjugué l'assistance lundi dernier à la bibliothèque d'El Hamma, en faisant une lecture de ses poèmes regroupés dans un livret intitulé Archipel. Les îles lyriques de la narration, la poétesse italienne nous as donné rendez vous, hier, au Centre culturel italien pour mieux faire connaissance avec son univers poétique. «Je ne fais pas partie d'aucune tendance. En Italie, il y a une grande variété de poésie. Nous sommes sortis d'une poésie plus obscure pour se diriger vers une écriture plus classique, plus narrative, tandis que dans les années 80 et 90, le discours était plus serré. Il n y a pas, à proprement parler, de poésie engagée, liée à la politique, mais elle porte tout de même attention sur le quotidien qui devient social, public. C'est évident que j'appartiens à la contemporanéité et surtout, je subis l'influence du monde qui m'entoure. Je parle de la réalité, des sentiments, du quotidien en rapport avec l'homme....» soulignera Daniela à propos du type de poésie auquel elle s'adonne. Et de prendre pour exemple son dernier livre où elle traite d'amour mais aussi de guerre, notamment de l'Irak et des attentats du 11 septembre contre les tours américaines. En tant que femme Daniela Attanasio, dira s'intéresser aussi aux problèmes politiques en étant aux faits de l'actualité du gouvernement de son pays, notamment mais aussi des autres pays étrangers. Tout ceci constitue sa source d'inspiration qu'elle tend à explorer dans sa poésie. «Un poète n'a aucune confiance dans l'histoire. Ce qui m'intéresse ce sont les hommes et les femmes. La poésie ne doit pas dire si je suis pour ou contre mais doit traduire cette solitude de l'intelligence et de l ‘humanité. Je dois parler de ce que je ressens envers les hommes et les femmes qui habitent cette terre et de mon impuissance face à la guerre, du mal qui les ronge...» confie la poétesse. Madame Attanasio abordera les déférentes étapes qu'a connues la poésie italienne jusqu'à nos jours. «Il y a eu différentes périodes à travers les siècles. On ne peut rester dans le présent mais on est influencé par l'histoire dans son propre pays.» la poétesse évoquera la poésie du XXe siècle qui était plus hermétique. C'était le résultat nous dit-elle du début du régime fasciste. En réaction à cela, cet hermétisme a provoqué une rupture avec la poésie traditionnelle. Il s'est passé un long moment avec cette poésie obscure. Entre cette poésie qui s'enfermait dans le mot et s'élargissait, il y a eu le groupe des avant- gardistes de 1966 en réaction à une poésie de tradition. Celle-ci, très forte allait jusqu'à imposer la page blanche. Cette étape, elle aussi a fini par tomber dans la «normalisation». Une autre, hermétique est apparue. Aujourd'hui la poésie fait appel à de longues phrases. On parle. On essaye de communiquer de façon simple. S'agissant de la traduction, Daniela Attanasio, tout en reconnaissant l'importance de la traduction, avouera rencontrer des problèmes à ce niveau en raison de la cherté du livre traduit. En plus, dit elle: «Il faut toujours décider si on privilégie le sens ou le son.». Considérée comme «l'une des voix les plus élégantes et les plus accomplies de la poésie italienne contemporaine» qui absorbe et réinterprète les thématiques, les expressions stylistiques les plus importantes de la deuxième moitié du XIXe siècle, particulièrement celle de la culture anglo saxone, Daniela Attanasio a publié trois recueils, à savoir: La cura delle cose (1993), Sotto il sole (1999) et Del mio e dell'altrui amore (2005). Elle a obtenu le prix Dario Bellezza en 1999 et le prix Union des lecteurs en 2000 pour son deuxième recueil et le prix Camaiore en 2005 pour sa dernière création. Daniela Attanasio figurera, nous apprend-on dans le prochain recueil 12 X qui sera consacré à la poésie italienne. Aussi, sous la tutelle du ministère de la Culture, un séminaire portant sur la traduction littéraire sera organisé en octobre 2007. Daniela Attanasio était égalment l'invitée, hier, de la Bibliothèque d'El Hamma où elle a animé une conférence sur une des figures importantes de la poésie italienne féminine, Amelia rosselli, baptisée La divine folie.