La conception urbaine de la ville de Souk Ahras refuse de se départir de l'immobilisme et de l'incompétence. Sans places publiques et sans boulevards dignes de ce nom, autres que ceux remontant à la période coloniale, la cité supporte mal son boom démographique et donne des couleurs plutôt fades à ses artères principales. Son extension anarchique n'a tenu compte d'aucun paramètre susceptible de l'inscrire au diapason des villes du pays où la pagaille est moins visible. L'exiguïté des trottoirs est subie avec résignation par les citoyens qui n'éprouvent pas de gêne à marcher sur la chaussée, provoquant, souvent, des embouteillages. L'absence d'aires de stationnement est également mal vécue par la population. Plusieurs groupes de marginaux, autoproclamés maîtres des lieux, imposent une dîme en contrepartie d'un gardiennage, accepté à contrecœur par les propriétaires de véhicules qui savent pertinemment que celui qui propose des services peut, le cas échéant, endosser la tenue du voleur. Aux rues Amirouche, Pasteur, Ibn Badis et Benlaboudi, les longues files de véhicules, stationnés des deux côtés de la chaussée, réduisent à néant la fluidité de la circulation routière et perturbent le mouvement des piétons pour donner une anarchie indescriptible. L'échangeur Nord-sud, un projet d'envergure dont la réception est prévue pour les prochains mois, fait déjà l'objet de débats quant à son apport pour la ville. Conçu comme solution idoine aux fins d'éviter le goulot d'étranglement du pont de la gare ferroviaire, sis à la rue Ouarti Abderrahmane, et faciliter le passage des automobilistes vers et depuis l'ancienne cité, ce projet serait aussi tributaire d'une révision du plan de la circulation routière, sous peine de transformer les rues et ruelles qui partent de la place des Martyrs en zones à haut risque.