L'été finissant, les candidats à l'émigration clandestine se précipitent pour prendre le large afin de ne pas attendre d'autres longs mois avant de rejoindre «l'eldorado» ibérique. Ainsi, la semaine écoulée, ce sont au total 20 haragas qui ont été empêchés de réaliser leur escapade maritime alors que, dans la nuit de vendredi à jeudi dernier, la tentative de 16 autres a été avortée. Mais seulement 8 d'entre eux ont été arrêtés. Tous jeunes, ils devaient prendre le large à partir de Terga où une embuscade leur était tendue par les darkis, gardes et gardes communaux. Au matin, il n'y eut nul aventure en mer mais les forces combinées découvrirent deux embarcations sans leurs moteurs mais chargées de tout l'équipement nécessaire et du paquetage des harragas. Finalement, la moitié d'entre eux furent découverts pas loin, en forêt, du côté de Marsat Mimoun. Les personnes arrêtées sont de Relizane, Oran et Bouzedjar. Quant à l'opération de la nuit allant de vendredi à hier, elle a été déclenchée par les forces combinées lorsqu'un semi-rigide, une embarcation rapide dotée d'un moteur de 90 chevaux, a été aperçu vers 5h du matin sortant de Dar Beïda, une crique du côté d'Oulhaça. Aussitôt, les gardes côtes se mirent à sa poursuite. Le conducteur est pris de panique et va se diriger sur la plage voisine de Rachgoun, là où précisément l'attendaient ses 11 voyageurs en direction de la Costa Blanca. Ces derniers sont arrêtés par les gendarmes ainsi que le propriétaire d'une Clio et son compagnon, la voiture transportait 150 litres d'essence. B.M., 37 ans, résidant Tlemcen, celui qui était au commande du semi-rigide, avait sur lui 32 000 DA et 180 euros, les 11 harragas ayant déclaré l'avoir payé chacun 10 000DA pour les convoyer. Quant au propriétaire de la Clio, était-il un livreur de carburant ou payait-il son écot ou celui de son compagnon pour le voyage ? On ne le sait pas encore. Quant aux 11 jeunes arrêtés, ils sont d'Alger, Oran, Tlemcen et de Sidi Bel Abbès. Il reste qu'au bout du compte, les harragas ne risqueront pas d'être inquiétés lors de leur présentation au parquet, l'émigration n'étant pas un acte délictuel. A cet égard, sur les 20 arrêtés, seul celui qui les avait hébergé contre paiement risque une peine pour hôtellerie clandestine.