Oui… car chez nous quand il y a réflexion, on ne la prend pas au sérieux, il n'y a pas de suivi ! Toute réflexion dans n'importe quel domaine de l'activité socioéconomique, y compris le sport, la méthodologie de réforme doit être basée sur : – 1. Un existant inventoriant l'état des lieux dans tous ses aspects : humains, procédures, infrastructures et équipements – 2. Un diagnostic – 3. Un programme d'action et sa réalisation temporelle – 4. Une sensibilisation de tous les acteurs intéressés par une réforme ou une relance de toute activité socioéconomique, sport y compris, à travers tout le territoire national – 5. Suivi et contrôle du programme d'actions sur le terrain. L'expérience a démontré qu'il n'y a pas de succès dans toute activité sans cette méthodologie appliquée de façon rigoureuse. Après avoir lu beaucoup sur la situation de notre pays en sport en général et le football en particulier et entendu toutes les interventions lors des réunions sur la réflexion initiée par une assemblée de «sages et d'experts », je suis arrivé à penser qu'il faudrait travailler dans trois directions – 1. D'abord organiser la réflexion – 2. Ensuite émettre une proposition de relance – 3. Enfin reconstruire avec le support institutionnel existant mais réaménagé. Donc mon humble «apport» à la réflexion sur cette réfonne aura pour titres – 1. Organisation – 2. Proposition – 3. Support d'action – 1. Organisation de la Réflexion Tout d'abord, la réflexion doit être permanente et non ponctuelle comme c'est le cas dans notre pays, et ce, dans tous les domaines. Ce n'est que par un travail permanent sur la recherche, l'étude et des propositions qu'il peut y avoir des progrès constants. Mais, malheureusement l'expérience jusqu'à présent a démontré que la réflexion a été intermittente et ce depuis l'indépendance du pays, que ce soit pour l'économie, la vie en société, la culture ou le sport. Aussi, il est impératif de créer pour toujours et pour le sport un comité national de recherches, d'études et de propositions avec des comités régionaux Sud-Est (Ouargla) Sud-Ouest (Béchar), Est (Constantine), Ouest (Oran), Centre (Alger) et Emigration (Europe). Il faut associer au niveau des wilayas et en Europe toutes les structures sportives, administratives et associations pour l'émergence d'une réflexion valable au niveau régional à répercuter sur le niveau national. Ces comités auront à réfléchir, étudier et évaluer les actions, les progrès ou les régressions et apporter des propositions, et ce, en permanence, sans attendre qu'il y ait catastrophe dans le sport en général et dans le football en particulier comme c'est le cas actuellement ! Ces comités auront à se pencher sur notre «maladie» du moment : la régression de notre football pour l'heure, mais malheureusement pas notre seule régression sportive et autres activités de jeunes. Par exemple, tous ces comités auront à faire le point sur la situation du sport et de notre football en particulier, les causes de la situation préexistante et leurs effets néfastes, les moyens d'en sortir de cet état tant sur le plan humain, des procédures, des infrastructures, des équipements et des institutions. Les solutions devront être pensées à court, moyen et long termes. Elles devront concerner «le local» et «le national ».De toute évidence, c'est le travail effectué localement qui doit se refléter au niveau régional et national. Il faut mettre l'accent sur le «travail» local en particulier, notamment au niveau des villages et des quartiers, si l'on veut des résultats probants à moyen-long termes au niveau national et de façon durable. En la matière, l'expérience des Etats-Unis est probante, grâce au travail des parents, notamment les mamans, qui encadrent les enfants. Les leurs et ceux des voisins dont les mamans sont indisponibles. Lors des séances d'entraînement et des compétitions au niveau des quartiers et villages. La méthodologie de travail en matière de recherche, d'études et de propositions devrait être la même tant sur le plan central, régional que local pour faciliter l'analyse globale de situation au niveau national. Aussi la réflexion doit porter d'abord sur l'existant pour en tirer l'état des lieux le diagnostic ensuite, le programme d'actions enfin, et la sensibilisation par-dessus pour couronner le tout afin de réussir la relance ! N'oublions pas le contrôle permanent sur le «terrain» pour pérenniser le succès. Après ce travail de réflexion, le travail de relance se réalisera toujours selon la même méthodologie, les mêmes plans d'action et sur les mêmes paramètres à tous les niveaux, mais avec toujours le contrôle à la clé. – 2. Proposition de Relance Comme le diagnostic doit être facile à réaliser, car connu et si brillamment mis en exergue par beaucoup d'experts, en assemblées, dans beaucoup de journaux et autres publications ainsi qu'au cours des différentes réunions de «sages », il est essentiel d'axer le travail sur le court terme d'abord, le moyen et le long termes après, tant sur le plan humain, technique que matériel. – 2. 1 Court terme : Comme il y a péril en la demeure, il faudra : – 1. Une action intense au travail volumineux en direction des seniors, comme on l'a réalisée lors des jeux méditerranéens… mais aussi pourquoi pas… – 2. En direction des espoirs – 3. Une autre en direction des juniors et cadets à doses homéopathiques mais continues. – 4. Les minimes et les écoles de sport ne doivent pas être oubliés. Il faudrait sélectionner les meilleurs joueurs au niveau des régions : Sud-Est, Sud-Ouest, Est, Ouest, Centre et Europe pour organiser une compétition entre les différentes équipes régionales et tirer une «équipe nationale», la meilleure possible comme celle des Jeux méditerranéens de 1975 qui a si bien représenté l'Algérie. La direction technique devra être réorganisée pour renforcer ses activités au niveau de wilaya et de région afin de mettre en place cette compétition entre ces cinq régions pour sortir cette «équipe nationale» au niveau des seniors, espoirs, juniors et cadets. Il n'est pas exclu que des «espoirs» d'exception fassent partie de l'équipe «seniors» pour préparer l'avenir immédiat de l'équipe nationale. Il est «essentiel» de préparer «très» sérieusement ces deux équipes à court terme. Le moment est propice pour une telle «action coup-de- poing» surtout au niveau seniors et espoirs, car nous n'avons aucun enjeu sur le plan international, nos équipes étant éliminées de partout ! En organisant des «stages bloqués» fréquents au niveau régional des «cinq équipes» et ensuite au niveau national. L'on peut réussir le coup «Jeux méditerranéens» qui a donné «l'équipe 1982» ! Rien n'est impossible si la «politique» met à disposition des différents staffs des moyens humains de qualité et financiers et matériels adéquats pour l'immédiat. Et si un contrôle rigoureux se fait a posteriori pour s'assurer que le travail se réalise concrètement selon le plan établi, le succès est assuré. – 2.2 Moyen Terme L'on pourrait s'occuper de formation en général. D'abord recycler et former des techniciens qu'ils soient anciens joueurs ou universitaires ayant pratiqué le football mêmne à titre occasionnel pour s'occuper de la pratique de masse au niveau des villages, quartiers et cités. Ensuite des cycles de perfectionnement spécifiques doivent être organisés systématiquement en direction des entraîneurs de toutes catégories, des arbitres, et des dirigeants de clubs, de ligues et de fédérations. Il faut également former des médecins ainsi que des techniciens de la santé à la pratique du sport pour les spécialiser afin d'accompagner les sportifs de haut niveau d'abord et enfin tout sportif de compétition. Les clubs de divisions inférieures doivent être aidés financièrement et matériellement, car ils sont naturellement des écoles de formation à la base. Il faut également les protéger juridiquement pour qu'on ne les dépossède pas impunément du fruit de leur travail de par la formation qu'il procure aux enfants, aux adolescents et aux jeunes. Les clubs de divisions 1 et 2 et régionale, doivent obligatoirement ouvrir des écoles de football. (… À suivre)
