Après la première liste des médicaments interdits à l'importation fin 2008 et dont le générique est fabriqué en Algérie, quelle a été la réaction des patients ? La mesure prise par le gouvernement de favoriser la production pharmaceutique nationale est une bonne initiative, certes mais une telle décision est censée être communiquée à tous les niveaux du corps de la santé, notamment les médecins, ce qui n'a pas été fait. Moi-même, j'ai prescrit à mes patients des médicaments qui n'étaient pas disponibles dans les officines. Faute d'informations, je me suis retrouvé dans une situation embarrassante. J'ai appris l'existence de ladite liste dans le Journal officiel par des collègues. Quant aux patients, la plupart préfèrent avoir le choix entre un princeps et un générique, car certains d'entre eux remettent souvent en cause la fiabilité de certains médicaments locaux. Avez-vous signalé la mauvaise communication autour de cette liste ? A qui ? Au niveau du ministère de la Santé ? Est-ce que j'aurais eu une réponse ? D'ailleurs, je ne sais même pas qui a représenté les médecins dans la mise en oeuvre de cette décision. Pire encore, même la deuxième liste ne nous est pas parvenue alors que le médecin reste le premier concerné. A ce sujet, je tiens à exprimer mon appréhension quant à une éventuelle insuffisance des médicaments pour couvrir les besoins du marché national, qui a connu durant les dernières années de graves pénuries. En tant que médecin, comment gérez- vous cette situation ? Le médecin est obligé de prescrire à son patient le médicament disponible dans la pharmacie, qu'il soit princeps (molécule mère) importé ou générique (local). En revanche, parfois, je suis dans l'obligation d'avoir recours à d'autres moyens si un médicament extrêmement nécessaire n'est pas disponible. Je contacte alors des amis pharmaciens pour les procurer à mon patient, telle que la Colchicine (prescrit notamment dans le traitement de la goutte) qui a connu un sérieux manque sur le marché.