Ces gens-là seraient les bienvenus s'ils n'avaient pas commis les crimes qui sont à l'origine de la tragédie nationale, causant une perte de temps et des sacrifices énormes sur les plans matériel, économique, culturel et social et surtout l'irréparable sur le plan humain. Nous leur demandons de relire attentivement cette fameuse déclaration et de bien saisir le contenu idéal dont le but était l'indépendance nationale. Il est bien dit en finale au point n°1 : Restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques (qu'il ne faut pas confondre avec l'édification d'un Etat islamique ni avec un Etat autocratique qui seraient en contradiction formelle avec le point n°2 : Respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et de confession). C'est cela l'essentiel de la déclaration. Et c'est parce que les responsables dirigeants, qui ont accaparé indûment le pouvoir dès 1962, ont usé et abusé de mensonges et de tricheries pour s'y maintenir allant jusqu'à faire des concessions gratuites à l'opposition intégriste-islamiste au détriment d'une loi qu'ils avaient eux-mêmes édictée, que le mal a surgi et perdure. Un comportement irresponsable que nous avions dénoncé à l'époque par l'article ci-dessous, paru en mars 1990 dans El Moudjahid. Que voici, lisez ! L'agrément accordé au FIS est illégal Cet agrément fait l'objet de beaucoup de discussions et d'interrogations au sein de la population. En effet, le sigle FIS (Front islamique du salut) désigne clairement une association à caractère religieux qui mérite son existence en tant que telle, parmi toutes les autres organisations régies par des textes de loi autres que ceux spécifiques aux associations dites à caractère politique. Il est par conséquent logique que cette association ne puisse être considéré autrement. C'est une faute grave de la part des autorités responsables que d'avoir toléré cette entorse à la loi. C'est aussi une mauvaise politique que de croire pouvoir faire taire la contestation et gagner la confiance d'une opposition quelconque en lui accordant des faveurs au détriment de la loi et des autres partis politiques. Cette façon d'affaiblir l'Etat de droit et le place en porte-à-faux. On se demande finalement à quoi sert d'avoir institué un Conseil constitutionnel dans des cas pareils ? S'il n'attend que d'être saisi pour juger, son existence est donc purement folklorique. Quant aux frères responsables du FIS, pourquoi s'entêtent-ils à vouloir faire de la politique en l'habillant du manteau de la religion ? L'Islam nous appartient bien à tous, sans distinction et sans conteste. Dieu seul a le pouvoir de distinguer les bons des mauvais musulmans ; c'est son domaine absolu et aucun être humain ne peut se substituer à lui. C'est pourquoi, l'utilisation de l'amalgame «religion-politique» (devoirs envers Dieu et devoirs envers ses semblables concitoyens) est dangereuse et est susceptible de transformer les combats politiques en fitna (guerre civile) ; les exemples qui ont jalonné l'histoire de l'Islam et des Etats musulmans depuis la mort du prophète Mohammed (que le Salut et la bénédiction de Dieu soient sur lui) jusqu'à nos jours sont tristement nombreux. Ces frères du FIS ne se sentent-ils pas capables de tenir tête aux autres partis politiques pour défendre leurs idées dans un combat loyal sur les plans politique, économique, culturel, social et autres par des arguments spécifiques à chaque sujet débattu sans jouer sur la corde sensible du sentiment religieux ? Nous ne sommes plus au temps de la révélation où le prophète Mohammed (QSSSL) avait reçu sa mission pour l'instauration d'un ordre nouveau (l'lslam) dans une région où la djahilia faisait régner l'injustice, l'esclavage et des mœurs sauvages réduisant la femme à l'état d'objet sans droit et sans protection. Le prophète Mohammed (QSSSL) avait accompli cette mission en utilisant la tactique et la stratégie qui répondaient aux nécessités de son époque pour combattre ses ennemis qui lui ont déclaré la guerre, parce qu'il les dérangeait dans leurs coutumes et leurs traditions aux mœurs inhumaines basées sur la loi du plus fort. Certes, pour les bons musulmans et les croyants d'aujourd'hui que nous sommes, une autre mission, spirituelle celle-là, reste à accomplir en tenant compte des nécessités de notre époque actuelle ; c'est celle de parfaire l'entreprise chère au prophète Mohammed (QSSSL) pour l'épanouissement de l'Islam en tant que révélation pour l'humanité entière. Pour cela seul l'ijtihed et une lecture intelligente du coran et des hadiths peuvent nous aider à faire découvrir l'Islam à autrui au-delà de nos frontières. Beaucoup d'hommes de sciences d'Orient et d'Occident ont découvert l'Islam par eux-mêmes ; c'est ce qui a fait dire à l'un d'eux «Gœthe» : «Si tel est l'Islam, ne sommes-nous pas tous musulmans ?» Ces hommes ont servi et servent encore à faire connaître l'Islam par leurs écrits et par leurs actions de très loin supérieures à eux de tant de millions de musulmans de souche. N'est-ce pas une honte pour nous ? Alors que nous continuons à nous entre-déchirer et nous entretuer (comme c'est le cas actuellement pour le Liban, l'Iran, l'Irak, le Soudan et autres) au nom d'un Islam que chacun veut que ce soit le sien qui compte. Que se passerait-il demain chez nous, si par exemple les autres partis politiques se mettaient à imiter le FIS, ajoutant à leur sigle respectif l'adjectif «islamique» on obtiendrait : FILN (Front islamique de libération nationale) ; FIFS (Front islamique des forces socialistes) ; PISD (Parti islamique social démocratique), PIRA (Parti islamique du renouveau algérien) et ainsi de suite pour tous les partis PIAGS, INSD, PISL, PIAP etc. et l'exemple ne s'arrêtera pas là au seul adjectif, on cherchera aussi à accaparer les mosquées pour les causes de la politique et appétit du pouvoir, cela vaudra bien une prière ou même plus. J'arrête là-dessus ces exemples de mauvais augure que la ruse et le diable pourraient faire se produire et demander à Dieu de protéger notre pays l'Algérie des déchirements et qu'il fasse que je ne vive pas pour voir ce malheur un seul instant. En conclusion, il serait du devoir, aujourd'hui, des uns et des autres de reconnaître ses fautes et de s'incliner honnêtement en demandant pardon à toutes les victimes et à l'ensemble du peuple algérien pour les malheurs occasionnés à notre pays l'Algérie. Cela en prélude à une véritable réconciliation nationale qui facilitera, par la suite, un débat public en vue de l'élaboration d'un projet de société digne de l'idéal de la révolution du 1er Novembre 1954 et de tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour une Algérie moderne, à l'avant-garde du progrès et de son temps.