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Alors que des patrons réclament sa «libéralisation»
Publié dans El Watan le 09 - 10 - 2006

Conséquence immédiate, les différents représentants syndicaux ont haussé le ton depuis la rentrée. « Nous avons présenté au Premier ministre, un mémorandum dans lequel nous avons exprimé notre indignation après les dernières hausses des prix, lesquelles ont suscité une vive colère au sein des milieux populaires. Par ailleurs, nous avons appelé le gouvernement à appliquer les mesures d'indexation et une politique énergétique qui ne serait pas basée seulement sur l'importation. Par la même occasion, nous avons demandé au gouvernement de procéder à l'augmentation des salaires, et en particulier le Smig, en vue de sauvegarder le pouvoir d'achat du citoyen, ainsi que le secteur de la consommation et l'économie marocaine plus généralement. » a déclaré à la presse, Mohamed Yatim secrétaire général de l'Union nationale marocaine du travail (UNMT), le 29 septembre dernier à la sortie d'un round « ordinaire » de réunion avec le premier ministre Driss Djettou. La réponse du gouvernement marocain est réservée. Il ne dispose pas des largesses budgétaires actuelles de son homologue algérien et souffre même indirectement des raisons de ces largesses (le renchérissement de ses importations pétrolières). Aussi le Premier ministre marocain affirme sa préférence pour une baisse des prélèvements fiscaux sur les revenus salariaux afin de « libérer du pouvoir d'achat », une solution esquissée déjà dans le projet de loi de finances pour 2007. Cette réponse permet notamment d'esquiver la question controversée au Maroc du sort du salaire minimum interprofessionnel garanti (smig). Selon Mohamed Yatim, son interlocuteur Driss Djettou n'est pas favorable à une revalorisation du smig et s'il devait céder aux revendications syndicales, il préférerait encore une augmentation des salaires à une hausse du smig car « le maintien du niveau actuel de ce dernier permettra d'encourager l'intégration du marché de l'emploi et la stimulation de la compétitivité » des entreprises marocaine aux yeux du premier ministre.
Le smig désigné du doigt par les patrons
Le point de vue patronal qui s'exprime de plus en plus clairement à Alger selon lequel le salaire minimum garanti plombe le développement des entreprises privées « légales » face aux activités informelles et empêche le recrutement, est un air traditionnel au Maroc. La disparition de la rémunération minimale est motivée par la compétitivité du Maroc. “Nous perdons des emplois parce que les investisseurs partent ailleurs (au Sri Lanka, en Chine…). Nous pouvons les garder chez nous et en inciter d'autres à venir si le SMIG est aligné sur celui de nos concurrents”, soutient un opérateur de textile. D'ailleurs l'association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith) a proposé au Premier ministre un SMIG régional. L'argument est que le niveau de vie n'étant pas le même selon qu'on investit à Casablanca ou à Guercif (l'est du Maroc) il n'est pas nécessaire d'imposer à un patron de payer un smig uniforme. D'autres sources ciblent la libéralisation du smig, qui deviendrait le résultat de négociation dans les entreprises selon leur situation sur le marché. Jamal Belahrech, patron de Manpower, ne partage pas cette position.
Pour lui, rapporte le quotidien l'Economiste, “la législation est déjà mise à mal par les dépassements du terrain. Aller jusqu'à éliminer le SMIG, cela ouvrira la voie à des abus que personne ne peut maîtriser”. D'autant plus que, selon ce spécialiste du travail temporaire, “la compétition nous oppose davantage aux pays de l'Europe de l'Est dont le SMIG dépasse le nôtre avec des conditions de vie meilleures”. En outre les syndicats estiment qu'ils ont déjà fait une première concession – avérée désastreuse – sur le chemin de la libéralisation du smig et de la législation du travail en acceptant avec « le salaire sectoriel » le découplage de l'industrie et de l'agriculture.
Dans un tel contexte le gel du smig cette année paraît pour le gouvernement marocain un compromis réaliste entre les exigences de compétitivité et la pression sociale exprimée notamment par les syndicats. Réaliste mais difficile à soutenir : cinq revalorisations du smig ont eu lieu cinq fois entre 1992 et 2004 mais n'ont pas empêché l'indice de niveau de vie d'augmenter de 57% lorsque celui le Smig journalier progressait de seulement 48%.
Une libéralisation de fait par l'informel
La question se pose pourtant de savoir si l'enjeu social autour du niveau du smig n'est pas surfait au Maroc comme il l'est quelque peu en Algérie compte tenu des gisements important de travail non déclaré. Toutes les statistiques le montre, le smig est une forme très minoritaire de salaire. Il est rattaché au secteur structuré qui n'est pas le lieu de prédilection des plus bas revenus.
Au Maroc le smig est de 2.009 DH/mois pour 208 heures mensuelles, assez proche du salaire moyen des salariés affiliés à la CNSS (caisse de sécurité sociale) qui est de 2.300 DH . Le smig parallèle lui ne dépasse pas 1200 dirhams. Selon des sources proches de l'UMT, sur les 500.000 travailleurs que compte le secteur agricole, moins de 10% touchent le salaire minimum légal. L'industrie ne fait pas mieux. “La pratique du recrutement de stagiaire, ramène le salaire à 500 dirhams par mois, alors que le taux de production par personne est le même que celui d'un employé confirmé”, renchérit une source syndicale qui s'exprime dans l'Economiste.
“L'analyse des déclarations donne la fausse impression que des entreprises fonctionnent à temps partiel. En fait, celles-ci ne déclarent que le taux horaire qui les arrange, alors qu'elles tournent, en réalité, à plein régime”.
La suppression du SMIG à travers sa « libéralisation » est en fait anticipée dans l'économie réelle. Elle n'est pas la mesure « mère » qui va redonner de la compétitivité aux entreprises marocaines.
L'enjeu de l'évolution des salaires au Maroc paraît donc plus complexe qu'une bataille autour du sort du smig et de son niveau. Selon les statistiques de la CNSS, 80% de la masse salariale déclarée touche moins de 3500 dirhams. C'est là que se situe le principal champs de manœuvres entre employeurs et syndicats.


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