Le quartier El Omaria (El Carrière), situé à Bou Ismaïl, est une zone urbaine où des centaines de bâtisses ont été construites dans une totale anarchie. Les familles de ce quartier ont, de tout temps, déploré la marginalisation dont elles sont victimes. « Il y a quelques jours, nous révèle un habitant de ce quartier, nous nous sommes constitués en touiza et nous avons ramené 2 camions chargés de tuf pour réaliser un chemin de fortune et pouvoir ainsi accéder au cimetière ». Les préoccupations des habitants de ce quartier n'ont jamais été prises en considération, selon les propos d'un groupe de jeunes rencontrés sur place. En effet, lors de sa visite sur les lieux, le chef de l'exécutif de la wilaya a dû emprunter un chemin sinueux et étroit pour inspecter les travaux d'extension d'une école située en aval de ce décor digne des favelas du Brésil. La décision a aussitôt été prise pour débloquer une somme de 3 millions de dinars afin de pouvoir entamer d'abord l'étude de restructuration de Hay El Omaria de Bou Ismaïl pour le rendre habitable et accessible. L'Agfru de Tipaza prendra en charge le remembrement de ce quartier populaire dans lequel vivent 700 familles, soit environ un peu plus de 3500 habitants. Le même bureau d'études, qui a réalisé l'étude de restructuration du quartier Houari Boumediène de Fouka, a été désigné pour cette nouvelle mission à Hay El Omaria, dans un souci de gagner du temps. Pour permettre d'atténuer un tant soit peu le clavaire de quelques habitants, un quota de 100 logements a été affecté exclusivement au profit des familles de Hay El Omaria. Il est évident, selon certains responsables locaux, que les travaux de restructuration de ce quartier devront s'étaler sur une durée de pas moins 36 mois. Ces travaux devront porter sur l'aménagement des voies d'accès, des réseaux d'assainissement et de l'alimentation en eau potable, d'éclairage public ainsi que l'accès au gaz. Face à l'urgence de redresser la situation déplorable qui caractérise cette partie de la ville de Bou Ismaïl, la wilaya de Tipaza a décidé d'entamer au plus vite l'étude de restructuration du quartier El Omaria et celles relatives à la lutte contre les maladies à transmission hydrique et contre les inondations. Ce quartier populaire, faut-il relever, n'est pas à l'abri des catastrophes naturelles et des maladies. Ses habitants vivent dans le dénuement total mais nourrissent désormais l'espoir de voir l'amélioration de leur cadre de vie et de leur environnement, comme cela a été le cas pour le quartier Houari Boumediène de Fouka.