De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les services de la wilaya ne cessent de faire état du manque d'aménagement dans les quartiers où sont construits des immeubles et des habitations, ainsi que le non-achèvement des bâtisses selon les normes dictées par la réglementation. Par ailleurs, le chef-lieu de wilaya, où subsistent encore quelques bidonvilles et des centaines d'habitations précaires, a connu ces dernières années, notamment au niveau du quartier Ecotec, un fait invraisemblable qui consiste en la transformation des garages et autres locaux conçus initialement pour le commerce, en locaux d'habitation. Alors qu'au niveau des quartiers périphériques, tels que Ras Bouira, Ouled Bouchia et cité Zerrouki, le spectre de la pauvreté, de la précarité et de la promiscuité demeure une réalité quotidienne pour des centaines de familles qui y vivent dans des conditions déplorables en attendant un éventuel relogement. Toutefois, il y a lieu de signaler que, parmi ces familles, il y a celles qui se sont installées depuis seulement trois ans dans des habitations qui n'ont pas été détruites après des opérations de relogement décidées par les pouvoirs publics, d'autres sont des proches parents fraîchement débarqués d'autres régions dans l'espoir de bénéficier d'un prochain quota. Ces derniers ne sont pas répertoriés par les services communaux comme des demandeurs de logement, mais continuent à occuper des habitations de fortune, en qualité de locataire ou propriétaire, au risque de leur vie et au mépris de la loi. Entre le discours ambiant annonçant l'amélioration du cadre de vie du citoyen et la réalité amère dans laquelle vivent certains ménages, marginalisés pour une raison ou pour une autre lors des précédentes opérations de distribution de logement, le fossé semble très profond. Les programmes qui ont porté sur la résorption de l'habitat précaire demeurent insuffisants et les pauvres citoyens à la recherche d'un toit n'ont qu'à prendre leur mal en patience du fait qu'ils n'ont pas accès aux autres formules de logement lancées par l'Etat. En effet, à Bouira, au niveau du quartier Ecotec, les services de l'OPGI ont été contraints de faire évacuer plusieurs familles qui vivaient dans des garages transformés en habitations et qui étaient situés au rez-de-chaussée des immeubles. Ces familles, qui n'avaient pas où aller, en raison de la cherté du loyer au niveau de la ville pour toute autre habitation commode, ont été contraintes de se loger dans ces réduits, souvent assimilés à des trous à rats. Parmi elles, des familles de salariés et de fonctionnaires ont été recensées. Une femme de ménage avait alors déclaré avoir loué à raison de 6 000 DA/mois pour y vivre avec ses enfants en bas âge, dans des conditions d'hygiène déplorables, indiquant que c'est le propriétaire du local commercial qui lui avait fait cette offre et qu'elle n'avait pas d'autre choix. Elle a précisé que ses maintes demandes d'un logement décent sont restées lettre morte. Au niveau du village Ras Bouira, situé dans la banlieue du chef-lieu, les bénéficiaires de 300 logements de type RHP, sur le même site et au niveau du quartier Errich, ont vendu leurs habitations à de nouveaux venus, empêchant les pouvoirs publics de démolir les anciennes habitations et de réaliser d'autres infrastructures, cela en dépit des mesures prises. Au même moment, au niveau de ce site, d'autres citoyens attendent toujours la délivrance de permis de construire pour entamer la construction de leur habitation. Un vrai imbroglio dans lequel les citoyens qui n'arrivent pas à en finir avec le laisser-aller, la bureaucratie et les lenteurs administratives enfreignent la loi et justifient leurs actes : squat, construction illicite et détérioration de l'espace urbain. Dans les autres grandes agglomérations de la wilaya, en l'occurrence Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, Lakhdaria et M'Chedallah, d'autres citoyens sont hébergés de la même manière. Parmi eux, une catégorie de squatteurs ayant refusé de quitter les logements qu'ils occupaient.