Le projet du musée régional du littoral à Annaba va-t-il voir le jour ? Pourrait-on enfin croire à la naissance d'une culture de l'environnement, qui fait cruellement défaut partout dans le pays ? Annoncé depuis plusieurs années dans le cadre des projets de valorisation et de promotion de l'environnement, le projet en question vient de refaire surface à la faveur d'une réunion consacrée récemment à la présentation de son étude technique. L'on retiendra, à prime abord, que ce projet sera implanté au site de la citadelle Hafside, sur les hauteurs de la ville, à proximité de l'hôpital Ibn Sina et de la vieille ville. Apparemment, c'est un cadre idéal, offrant toutes les conditions favorables pour qu'un large public connaisse tout ce qui a trait à la mer. La citadelle Hafside, qui fut édifiée au XIIIe siècle, avait été transformée par l'occupant français en caserne. Aujourd'hui, elle fait l'objet de travaux d'aménagement pour abriter des activités récréatives et autres loisirs. Néanmoins, cette opération enregistre des retards à cause, semble-t-il, d'un problème de financement, à en croire la direction de l'éducation. Avec les musées prévus à Tipaza et Oran, celui régional du littoral de Annaba est appelé en premier lieu à contribuer à l'instauration d'une culture écologique qui continue de faire défaut. Il ciblera les jeunes, en particulier, en les sensibilisant sur le respect de l'environnement et la nécessité de sa protection car leur avenir en dépend grandement. Ce projet représente également un début de solution concrète aux problèmes de l'environnement, ne serait-ce qu'au plan de la prise de conscience face à la pollution et à la dégradation du cadre de vie. Faut-il rappeler que la cité du Jujube, qualifiée jadis de Coquette, offre aujourd'hui une image hideuse, qui ne sied guère à sa stature de ville méditerranéenne où la pollution occasionne annuellement des dégâts se chiffrant à des sommes faramineuses ? Selon l'étude réalisée par un bureau de l'Hexagone (sachant que la France est un pays qui a une réputation dans le domaine de l'écologie), ce musée régional du littoral prévoit la création d'espaces où seront transposés et transportés des échantillons représentant toute la richesse du fond marin. La superficie du site de la citadelle, de l'ordre de 13 000 m2, permet d'accueillir beaucoup de ces espaces devant permettre au visiteur de découvrir un autre monde, celui de la mer, et se familiariser en même temps avec le concept de la biodiversité marine au niveau du littoral, depuis Annaba, Jijel et Skikda, jusqu'à El Kala (El Tarf). Ces espaces seront complétées, dit-on, par d'autres qui ont été programmés dans ce cadre pour abriter des activités culturelles et artistiques, qui font grandement défaut à Annaba, nonobstant des événements d'animation conjoncturels et sporadiques organisés souvent en été ou durant le mois de Ramadhan, n'attirant pas un grand public. Le bureau d'étude français a estimé le coût de réalisation du musée régional du littoral entre 600 et 800 millions de dinars. Ce montant sera-t-il revu à la baisse compte tenu des répercussions de la crise financière mondiale sur l'Algérie ?