Le groupe égyptien Orascom, présent aussi bien dans le secteur des télécommunications (Djezzy), des matériels de construction et du bâtiment (Orascom Construction), que du ciment grâce à sa filiale Compagnie du Ciment Algérien, a attiré l'attention des investisseurs étrangers. Autres remarquables exemples de réussite, ceux de la société koweïtienne Wataniya qui possède l'acteur local des télécommunications Nedjma, et de l'entreprise saoudienne Sedar impliquées dans la construction et l'immobilier. Pour faire passer le message, notamment en direction des pays arabes, d'une Algérie ouverte aux échanges commerciaux, se tiendra à Alger, les 18 et 19 novembre prochains, le 10e congrès des hommes d'affaire arabes. L'un des principaux objectifs de ce congrès, qui devrait attirer plus d'un millier de chefs d'entreprises arabes, est de donner naissance à de réels projets d'investissements afin d'encourager le développement actuel du pays. Cette manifestation qui se tient pour la première fois en Algérie est soutenue par la présidence de la République et par le premier ministre. Plusieurs chambres de commerce, dont celles d'Abou Dhabi et de Dubai, ainsi que l'association égyptienne des employeurs, se sont réunies ces derniers mois afin de promouvoir cet événement international, l'un des plus importants du monde arabe des affaires. « De nombreux entrepreneurs arabes ignorent les changements structurels et économiques qui ont eu lieu en Algérie ces dernières années » a déclaré Omar Ramdane, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), qui déplore également le manque d'informations sûres et accessibles concernant l'Algérie, empêchant les investisseurs de se tenir au courant des opportunités offertes. Dans le dernier Code des Investissements, rendu public ce mois-ci, l'Algérie propose en effet des réductions d'impôts et de considérables aides financières destinées à encourager de potentiels investissements dans tous les secteurs d'activité. Cette opinion est partagée par le secrétaire général jordanien de l'union des entrepreneurs arabes, Ali Youssef. « Le manque d'investissements étrangers constaté en Algérie est principalement dû au manque d'information économique, mais aussi à certaines idées reçues concernant l'Algérie qui, jusqu'à aujourd'hui, persistent encore au sein du monde arabe » explique-t-il. L'intérêt des investisseurs arabes pour l'Algérie a toutefois augmenté ces dernières années, et pas seulement en raison des efforts de marketing et de promotion réalisés par différents acteurs. C'est principalement la réussite de certains investisseurs étrangers qui a attiré l'attention vers le potentiel économique de l'Algérie. « Le succès de certains investisseurs étrangers en Algérie est un élément clé de la réputation internationale grandissante du pays » confirme Brahim Benabdeslesm, vice président du FCE et président de la commission qui supervise la préparation du congrès. Le groupe Emaar (Emirats arabes unis), l'une des plus importantes sociétés immobilières au monde, est impliqué dans plusieurs projets de vaste ampleur tels que la transformation et le développement de terrains à Alger et dans les environs. L'année prochaine, Emaar prévoit d'investir dans des infrastructures touristiques haut de gamme, d'une capacité totale estimée à de 20000 lits. Sidar, déjà présent sur le marché, cherche à entrer en lice avec des projets de développement hôtelier et touristique dont la capacité est estimée à 5000 lits supplémentaires. L'Algérie a donc récemment suivi les traces de ses voisins marocains et tunisiens, en devenant une terre d'opportunités pour les investisseurs arabes. L'importance géopolitique du pays, ainsi que la présence d'un large marché sous-développé, la rendent attrayante aux yeux d' entreprises de la région cherchant à étendre leur présence internationale. Par ailleurs, la libéralisation en cours des entreprises d'état, ainsi que le renforcement des liens économiques et diplomatiques avec d'autres régions du monde, permettent à l'Algérie de devenir un point central en Afrique du Nord pour les investissements étrangers, notamment en provenance du Moyen Orient. Même s'il subsiste encore dans ce domaine des progrès à faire, l'Algérie devrait en outre pouvoir bénéficier des avancées réalisées au niveau macroéconomique. L'influent Rapport de compétitivité mondiale publié par le Forum économique mondial, classait la semaine dernière l'Algérie au 76e rang, soit six places de plus qu'en 2005. Les critères pris en compte pour cette étude concernent la compétitivité économique et commerciale du pays. Les principales faiblesses du pays, selon le rapport, restent toutefois le secteur des services financiers, le climat général des affaires et la pesante bureaucratie, qui ralentissent le rythme des réformes économiques. Après la signature d'un nombre important d'accords avec le Maroc et la Tunisie ces dernières années, c'est donc au tour de l'Algérie de bénéficier de l'expansion des liquidités régionales, qui a poussé nombre d'investisseurs arabes à chercher de nouvelles opportunités. Le 10e congrès des entrepreneurs arabes ne va pas seulement révéler le potentiel commercial algérien, mais aidera aussi à améliorer l'image du pays. Il sera en fin de compte l'occasion rêvée pour les investisseurs de découvrir les opportunités que le pays a à offrir. – Oxford Business Group, Editorial Manager, Algeria