C'est sous une pluie battante et un froid de canard que la wilaya de Annaba a accueilli, hier matin, le président candidat Abdelaziz Bouteflika. Durant à peine une vingtaine de minutes, il a effectué la traversée du cours de la Révolution dans le cadre de la campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril. Après un accueil chaleureux à l'aéroport Rabah Bitat, le candidat Bouteflika s'est offert un bain de foule. Tout au long de la marche, le candidat à la présidentielle tenait, comme de coutume, à saluer la foule agglutinée de part et d'autre du passage traversé par l'hôte de la ville, sous les applaudissements d'une « plèbe », issue des wilayas limitrophes, ramenée tôt le matin, par bus pour l'applaudir. Sous une pluie battante, la masse populaire rangée tout au long du rempart brandissait tantôt l'emblème national, tantôt les portraits du président candidat dans une ambiance de chahut où paradaient les troupes folkloriques représentant les diverses cultures du pays. Un spectacle artistique impressionnant préparé depuis déjà une semaine où les autorités locales ont mis les bouchées doubles pour réussir l'événement. La ville, ses magasins et ses boutiques longeant la place publique étaient fermés depuis vendredi pour « des raisons purement sécuritaires ». Les mêmes raisons ont bloqué toute circulation automobile, notamment les taxis, empêchant ainsi plusieurs citoyens de se rendre à leur lieu de travail. Idem pour les étudiants tels ceux de la commune de Berrahal qui, au lieu de se rendre à l'université Badji Mokhtar, ont vu leur bus détourné vers le cours de la Révolution. D'autres manifestations annoncées, comme celle avec les notables de la wilaya à l'hôtel Sabri, n'ont pas eu lieu. Le méchoui préparé pour la circonstance profitera à d'autres. La rencontre du président sortant avec les habitants de la coquette ville de Annaba n'aura duré donc que le temps d'un bain de foule, qui plus est humide.
