Des terres de forte valeur, qui ont perdu leur vocation agricole du fait qu'elles aient été intégrées au Plan directeur et d'aménagement urbain (PDAU). Lesquelles terres sont appelées, pour les optimistes, à accueillir les équipements collectifs et autres programmes de développement de la wilaya. «Savoir s'il faut construire encore à Alger ou bien délocaliser est une question qui ne relève pas de mes attributions», déclare-t-il. Le recours systématique aux ponctions sur les terres cultivables pour servir les besoins des plans de développement, dont le «programme du Président» est qualifié par le DSA de «mal nécessaire». Le directeur avoue ne pas pouvoir agir contre cet état de fait, «sauf, souligne-t-il, dans le cas où il y a révision du PDAU (…) où nous aurons notre mot à dire». Les atteintes au foncier agricole dans la wilaya d'Alger s'expliquent, d'après M. Hamdaoui, également par la forte pression urbaine, les défaillances des exploitants qui ne jouent pas pleinement leur rôle, au même titre que la chambre de l'agriculture et les coopératives agricoles. Le nombre d'atteintes recensées cette année par les services agricoles d'Alger dépasse la centaine. Le travail de la commission de conciliation a amené les responsables de la DSA d'Alger à proposer au wali la déchéance de 22 exploitants sur les 43 auditionnés de leurs droits de jouissance sur des exploitations agricoles localisées dans les communes de Douéra, El Achour, Bordj El Kiffan et Rouiba. Les infractions retenues par la commission, (installée récemment par le DSA, suite aux conclusions de l'enquête de la gendarmerie sur les détournements des terres agricoles, épinglant les services agricoles surtout en ce qui a trait à la surveillance et le suivi sur le terrain des EAC et EAI) sont, entre autres, l'abandon et les constructions illicites. Pour ce qui est de faire barrage à ces dernières, très répandues, le directeur de l'agriculture d'Alger répondra que c'est aussi l'affaire des autres services de l'Etat, la direction de l'urbanisme, de la justice, etc. Il fera, d'autre part, remarquer que la mission de son administration s'arrête aux constations faites dans le cadre de la commission de conciliation (…) «qui n'a pas les instruments juridiques pour réagir. Le dispositif répressif est inefficace, conclut-il, parce qu'il est entaché de lenteurs procédurales». Se prononçant sur les «20 000 hectares de la Mitidja» rattachés à Alger, M. Hamdaoui, l'ancien DSA de Sétif, installé il y a deux ans à la tête des services agricoles d'Alger, promet qu'ils seront préservés «contre toute atteinte et quel que soit X». Alger possède actuellement, d'après les chiffres livrés par le DSA, 35 000 ha de terres cultivables. La production agricole (maraîchère) couvre 20% des besoins de la population algéroise.