Que prévoient les six candidats à l'élection présidentielle pour développer les technologies de l'information et de la communication en Algérie ? pour répondre à cette question, nous avons décortiqué les programmes des aspirants-présidents. Et surprise ! La vision claire ne se trouve pas là où on croit. Si tous les candidats ont, contrairement aux deux élections de 1999 et de 2004, des sites web, ils ne parlent pas tous d'internet, d'informatique et des technologies de l'information et de la communication dans leurs programmes. Ceci bien que les sites web soient de bonne qualité : programmes, webtv, email de contact du candidat, suivi de l'actualité de la campagne…. loin de la prétendue absence de contenu dans l'internet algérien ! Sur les six programmes, ceux de Fawzi Rebaïne et de Moussa Touati ne font aucune allusion aux TIC. Mohamed Saïd lui non plus ne parle pas de technologies de l'information et de la communication, mais de généralisation de l'emploi du numérique. Les intentions des rédacteurs de son programme ne sont pas claires. Mais tout porte à croire que les TIC ont été casées dans cette catégorie. Louisa Hanoune a consacré deux paragraphes dans son programme à l'internet et l'informatique. Elle appelle au développement de la recherche dans les TIC et à leur utilisation comme outil de développement économique et social. Son programme, bien que ne spécifiant pas comment il sera réalisé, préconise la généralisation de l'outil informatique dans tous les domaines (santé, éducation, formation professionnelle, administration publique…) » Pour la candidate du Parti des travailleurs, les TIC doivent, naturellement, participer à l'amélioration des conditions de travail des salariés. Un élément important est souligné dans son programme : le respect et la protection de la vie privée des internautes la souveraineté nationale. On se rappelle que les défenseurs des libertés publiques et individuelles soupçonnent le gouvernement de vouloir contrôler l'internet depuis que Hamid Bensalah a annoncé la création d'un organisme de lutte contre la cybercriminalité en Algérie. De son côté, le candidat-président Abdelaziz Bouteflika parle des technologies de l'information et de la communication dans le chapitre « Réseaux de communication ». « Les capacités nationales en nouvelles technologies de communication seront augmentées, notamment en réseau Internet de haut débit », lit-on dans son programme. Ce petit passage nous explique, finalement, la soudaine organisation par Algérie Télécom d'une journée d'étude sur le haut débit il y quelques jours ! Le candidat du parti El Islah, Mohamed Djahid Younsi, est leu seul qui s'est étalé sur le sujet un peu plus que ses concurrents. Dans son programme, il dresse un constat et préconise des solutions. La situation, selon Djahid Younsi, est peu reluisante : faiblesse de la couverture du téléphone fixe et absence de concurrence loyale entre les opérateurs de téléphonie mobile.. Il déplore aussi que les ordinateurs soient utilisés juste pour les jeux et le traitement de texte que ce soit au bureau ou à la maison. L'absence de production de contenu local sur internet est un autre reproche fait par le candidat d'El Islah. Il estime à 9.1% le taux de pénétration de l'internet en Algérie. Comme solution, Djahid Younsi, veut, entre autres, organiser des sessions de formation et lancer des campagnes de sensibilisation pour une utilisation efficace de l'outil informatique. Il préconise de doubler le taux de pénétration de l'internet en Algérie, soutenir la production de contenus algériens à travers des prêts et des avantages fiscaux et enfin finaliser le projet du e-gouvernement. (Les sites web des candidats : ahd54.com, moussatouati.com, bouteflika2009.com, younsi2009.org, mohamedsaid-dz.com et ptalgerie.com)