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1ere partie
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2006

Afin de respecter la cohérence de la pensée de l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, l'auteur de ces lignes a repris le déroulement chronologique des principaux points qu'il a analysés.
I. Sur la nécessité de la transparence
1. Il est exact que la situation de l'Algérie est préoccupante, comme le montre le rapport annuel de Transparency International (El Watan du 7 novembre 2006), cependant que la vigoureuse mise en garde adressée par le président de la République le 7 avril 2005 aux décideurs et acteurs de la vie économique est restée vaine. Dans le domaine des marchés publics, l'opacité demeure la règle, à l'occasion des différents modes de passation des marchés, cependant que le recours de gré à gré reste anormalement répandu. Quant aux recours exercés par les soumissionnaires dont l'offre a été écartée, ils ne sont guère examinés.
2. L'Algérie ne peut devenir une terre d'accueil des investissements étrangers que si la corruption est combattue, en tous les cas réduite à des niveaux qui ne fassent pas obstacle à toute vie économique normale. Ce sont surtout les PME locales et étrangères qui pâtissent le plus de ce phénomène, compte tenu de la fragilité de leur structure financière.
3. Il serait injuste d'affirmer ou de laisser entendre que les pouvoirs publics entendent se résigner au fléau de la corruption, mais il est désormais indispensable que les lois adoptées pour y mettre un terme reçoivent application, qu'il s'agisse de la loi du 6 février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, de l'ordonnance du 23 août 2005 relative à la lutte contre la contrebande et enfin, de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Les auteurs d'actes de corruption avérés doivent être sévèrement châtiés. Cela sous-entend que la mise en cause des lampistes ou le non-respect de la présomption d'innocence des gestionnaires constituerait un remède pire que le mal.
4. S'agissant de la prise de conscience de l'échec du modèle économique algérien, elle n'est pas apparue, contrairement à ce qu'affirme A.H.N. en 1979-1980. C'est à la fin de l'année 1976 que le président H. Boumediène décide d'abjurer le modèle de développement adopté au milieu des années 1960 qui a produit tant d'effets pervers. En réaménageant profondément le gouvernement, en avril 1977, et surtout en désavouant cruellement son ministre de l'Industrie et de l'Energie, M. B. Abdeslam qui n'avait pas cessé de le gruger sur les vertus de l'industrialisation à outrance, l'ancien président avait eu la ferme détermination (ce que montrera amplement une bibliographie de lui à paraître fin 2007) de repenser le modèle de développement algérien et d'adopter une politique tournant résolument le dos à celle conçue par des apprentis sorciers totalement irresponsables.
Quant au congrès extraordinaire du FLN (juin 1980), il avait non seulement posé les linéaments de l'économie de marché mais défini le modus operandi de l'après-pétrole. Mais il s'agissait surtout d'un catalogue de déclarations d'intention et de vœu pieux, comme le prouvera abondamment l'évolution ultérieure. Ce congrès fut au post-boumediénisme ce que la plate-forme de Tripoli fut à l'Algérie post-coloniale.
5. A.H.N. à raison de stigmatiser l'ambiguïté de l'Etat législateur. Les nombreux textes adoptés, notamment au cours de la période 2000-2006, inscrivent logiquement l'Algérie dans l'économie de marché. Mais l'Etat ne dispose pas des moyens de réguler l'économie et de domestiquer les forces spontanées du marché. La Banque centrale, de l'aveu même de son actuel gouverneur central, n'a pas les moyens d'exercer un contrôle prudentiel efficace sur les banques primaires dont le nombre est pourtant limité. Quant aux autorités de régulation sectorielles, elles ne sont pas encore opérationnelles, alors que paradoxalement, depuis le renforcement de ses attributions par la loi du juillet 2003, le conseil de la concurrence est entré dans une profonde léthargie.
De surcroît, l'asymétrie que l'on constate dans les informations, les ressources humaines et les moyens financiers entre les autorités de régulation et les entités qu'elles sont censées contrôler relève d'une situation paroxystique dont il ne sera pas commode de sortir. Il n'est pas certain à cet égard, comme le laisse entendre A.H.N. que la solution à ce problème réside dans l'inculcation au profit des fonctionnaires d'autorité de la culture de l'Etat moderne, même si l'on ne pourra pas indéfiniment faire l'économie d'une préparation des esprits aux nouveaux défis économiques qui s'imposent à l'Algérie.
6. De la même manière, on peut se demander dans quelle mesure, comme le dit A.H.N. l'Etat entend revendiquer son omnipotence et son omniprésence dans l'économie. Le problème ne nous paraît pas résider dans l'hypertrophie de l'encadrement humain des appareils d'Etat, au sein du nouveau dispositif juridique et institutionnel.
Il est dans la réactivation des institutions de contrôle et surtout dans la mise en œuvre concrète de ce que les spécialistes de science politique appellent la spécialisation fonctionnelle. Pour que le système politique algérien fonctionne rationnellement et que les institutions puissent jouer leur rôle, il est important que les pouvoirs publics acceptent le principe de la spécialisation fonctionnelle des institutions. Dans la société tunisienne, par exemple, qui pourrait servir de modèle à notre pays, le principe de la spécialisation fonctionnelle reçoit largement application, il est même permis de se demander si celle-ci ne constitue pas l'antichambre de la démocratisation politique, mais il est indéniable, qu'à l'instar des pays occidentaux, la Tunisie expérimente un système d'allocation des ressources politiques dans lequel les élites sont pleinement impliquées. Pour l'Algérie, il ne s'agira pas seulement de renforcer les prérogatives de la Banque d'Algérie, de la cour des comptes ou de l'IGF, mais il est devenu impératif que l'Etat respecte le minimum d'autonomie que déjà la loi accorde très généreusement à ces institutions pour l'exercice de leurs missions.
II. Sur le système bancaire
7. Il paraît d'abord équitable de rappeler au lecteur que l'Algérie n'a pas l'apanage des scandales financiers ou bancaires. Même dans les Etats où les autorités des marchés financiers disposent de moyens d'investigation importants et sont de surcroît indépendantes du pouvoir politique (dans une large mesure en tout cas), des scandales financiers retentissants se sont produits au cours de ces dix dernières années. La question n'est pas seulement de savoir si les autorités algériennes sont hostiles à l'implantation d'un tissu dense et diversifié d'établissements financiers concurrents. Elle est aussi de savoir si les autorités algériennes n'ont pas la hantise des faillites bancaires répétées, du fait même qu'elles ne sont pas en mesure d'en contrôler les diverses activités.
A.H.N. souligne que la menace ne vient pas des banques mais de la gestion politique de l'économie algérienne. A notre sens, pour éviter tout subjectivisme, il faudrait se garder d'une focalisation sur les seuls errements produits par une gestion de l'activité bancaire, décidée on ne sait trop en quel lieu, comme le sous-entend A.H.N. Même une gestion apolitique de l'économie, à supposer qu'elle fût concevable, ne supprimera pas les risques inhérents au fonctionnement d'un système bancaire insuffisamment encadré et surveillé.
8. Il est clair que l'atonie actuelle du système bancaire a des effets délétères sur l'activité économique. A.H.N. a mille fois raisons de déplorer l'absence de diversification de l'économie algérienne. En 2005, le montant des exportations hors hydrocarbures a atteint 600 millions de dollars, alors qu'en 1995, la Banque d'Algérie avait prédit qu'il serait de deux milliards de dollars/an à partir de 2000. Un pays dont 98% des recettes d'exportation proviennent des hydrocarbures inspire inquiétude, voire pessimisme quant à son insertion vertueuse dans l'économie mondiale de marché dont il a accepté, par ailleurs, toutes les contraintes. Mais le système bancaire n'est pas le seul en cause, même s'il est indéniable que les modes d'allocation des crédits à l'économie sont trop archaïques. De ce point de vue, peut-être convient-il de se réjouir de la présence d'établissements financiers étrangers en Algérie (à l'instar de Société générale, de BNP Paribas), surtout si ceux-ci ont vocation à devenir de véritables banques d'affaires.
L'absence de diversification de l'économie algérienne se caractérise aujourd'hui par la substitution de monopoles privés aux monopoles publics, sans que la qualité de leur gestion, ni celle de leurs produits, ni la pratique de leurs prix trouvent grâce aux yeux du consommateur qui reste incroyablement mal protégé. La diversification de l'économie algérienne passe obligatoirement par la multiplication d'entreprises et d'entrepreneurs. Au moment où l'on célèbre les succès commerciaux d'un Issad Rebrab, c'est peut-être ici le lieu de rappeler que l'Algérie aurait urgemment besoin d'une centaine de I. Rebrab, intervenant dans l'ensemble des secteurs d'activité ; les hommes et les femmes capables de créer des emplois durables et richesses sont nombreux en Algérie, quoique puisse laisser supposer l'exode massif de nos compétences à l'étranger depuis le début des années 1980. Plus d'entrepreneurs et davantage de proximité du secteur bancaire des PME aboutirait à terme, à une remise en cause de la gestion politique de la rente pétrolière dont tout un chacun peut constater les ravages causés sur le tissu économique et les structures sociales (voir l'analyse remarquable de Mohammed Hachemaqui, «La trappe de l'Etat rentier », El Watan des 22-23 septembre 2006)
III. Sur le programme complémentaire de soutien à la croissance ?
9. On ne peut que souscrire à l'argumentation de A.H.N. à propos des conditions dans lesquelles est mis en œuvre le PCSC. Déjà lorsque son montant n'était que de 55 milliards de dollars, de nombreux économistes et certains experts de la Banque mondiale avaient exprimé leur circonspection quant à l'aptitude des structures sociales algériennes de digérer l'injection d'une masse aussi importante de capitaux. Historiquement, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie figurent parmi les pays où l'efficacité marginale de l'investissement est une des plus faibles au monde. Les capacités endogènes de notre pays sont trop réduites pour qu'elles puissent créer des synergies économiques et sociales indispensables en supportant une charge d'investissement de près de 100 milliards de dollars, en cinq ans.
(A suivre)


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