L'élément est donc nouveau pour être relevé. C'est en effet l'Assemblée générale des Nations unies qui a adopté jeudi, à une très large majorité avec 70 voix pour et aucune contre, une nouvelle résolution réaffirmant de manière non ambiguë que la question du Sahara-Occidental était une question de décolonisation relevant de l'application de la résolution 1514, dont la solution doit intervenir à travers l'exercice par le peuple du Sahara-Occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination. C'est un camouflet pour le Maroc mais aussi à tous ses alliés qui entendent se servir de l'ONU pour priver le peuple sahraoui de son droit le plus élémentaire, comme en atteste cette formule piège de «solution politique». Cette résolution valide également aussi bien le Plan de règlement de 1990 que le Plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental mis au point par l'ancien envoyé personnel du secrétaire général, l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, et approuvé à l'unanimité par le Conseil de sécurité par la résolution 1495 (2003) comme étant la solution politique optimale pour le règlement de la question du Sahara-Occidental. La résolution de l'Assemblée générale confirme enfin que la question du Sahara-Occidental est de la responsabilité des Nations unies et que c'est donc à l'ONU qu'il appartient d'œuvrer à son règlement conformément à la légalité internationale et à sa doctrine et sa pratique en matière de décolonisation. Le Front polisario et le gouvernement sahraoui se sont félicités de ce vote, et «considèrent que cela constitue un nouveau succès pour la légalité internationale», a affirmé le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, dans une déclaration rendue publique à New York. Pour M. Ould Salek, l'adoption de cette résolution «a, une nouvelle fois, rejeté les tentatives marocaines de conférer une légitimité à son occupation» du territoire sahraoui. «La résolution de l'AG de l'ONU s'inscrit clairement dans l'esprit des résolutions sur le Sahara-Occidental adoptées, ces dernières années, et qui soulignent, sans équivoque aucune, qu'il s'agit de l'occupation par le Maroc du territoire sahraoui», a-t-il encore souligné. Dans ce contexte, a-t-il fait remarquer, «les manœuvres consistant à imposer à la communauté internationale un plan d'autonomie (élaboré par le Maroc) sont vouées à l'échec, tant ce plan est déjà mort-né». Cela rappelle toutes les opérations menées par les Marocains depuis près de deux décennies en vue de substituer au plan de paix des Nations unies, un plan visant rien de moins que la perpétuation de l'occupation du Sahara-Occidental. Le fait accompli colonial.