Comme prévu, le Conseil de sécurité, qui a reçu un rapport du secrétaire général des Nations unies relatif à la question du Sahara-Occidental, a prorogé hier le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara-Occidental (Minurso) pour une nouvelle période de six mois. Une période jugée certainement suffisante pour sortir de l'impasse le plan de règlement de l'ONU. Là est en effet l'autre aspect de la nouvelle résolution qui porte le numéro 1634/2005, ce qui démontre au moins que le Conseil de sécurité réitère la validité de toute sa démarche consistant depuis le départ à traiter la question du Sahara-Occidental sous l'angle de la décolonisation. En ce sens, l'instance onusienne a réaffirmé sa volonté d'aider les parties (le Front Polisario et le Maroc) au conflit à parvenir à un règlement « définitif, juste et durable » qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental, conformément à la légalité internationale. Il a rappelé sa résolution 1495 (2003) par laquelle il avait appuyé « énergiquement » le plan de paix de James Baker pour l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental comme étant « la solution politique optimale » pour le règlement de la question du Sahara-Occidental et demandé aux parties d'œuvrer en vue de l'acceptation de la mise en œuvre dudit plan. Il a, par ailleurs, pris note de la libération, le 18 août dernier, par le Font Polisario de 404 prisonniers de guerre marocains restants et a demandé aux deux parties de continuer à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en vue de régler le sort des personnes portées disparues depuis le début du conflit. Le Conseil a également réaffirmé que les accords militaires de cessez-le feu conclus avec la Minurso doivent être pleinement respectés. Intervenant à l'issue de ce vote, le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU a souligné que la résolution adoptée hier réaffirme que le règlement de la question du Sahara-Occidental passe « impérativement » par l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. « Le plan Baker accepté par le Front Polisario et rejeté par le Maroc est toujours d'actualité et plus pertinent que jamais, puisque la résolution 1495 (2003) qui l'avait endossé figure en bonne place dans la résolution adoptée aujourd'hui », a indiqué Abdallah Baâli. Le délégué algérien a également rappelé la résolution adoptée au début du mois par la 4e Commission de l'Assemblée générale qui avait réaffirmé, a-t-il dit, « sans ambiguïté le droit du peuple du Sahara- Occidental à l'autodétermination conformément à la résolution 1514 de l'Assemblée générale et à la pertinence du plan Baker ». « Le Conseil de sécurité est venu conforter cette résolution (1514) en réitérant avec autorité et clarté cette double exigence que le règlement de la question du Sahara-Occidental doit se faire à travers l'exercice par le peuple de ce territoire de son droit à l'autodétermination et que, pour ce faire, il existe un plan de paix pour l'autodétermination du peuple sahraoui qui demeure le seul cadre reconnu et consacré par la légalité internationale pour le règlement de cette question », a-t-il conclu. Est-ce que le Maroc se soumettra à cette nouvelle résolution, ou alors comptera-t-il sur des alliances pour persister dans son refus ? Il est temps que la communauté internationale prenne les mesures appropriées pour contourner l'obstacle marocain et rendre justice au peuple sahraoui. Il ne s'agit que de cela.