Après trois jours de débrayage, les conducteurs de trains et les mécaniciens de la SNTF reprendront le travail aujourd'hui. La direction de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) a fait des concessions et décidé de prendre en charge leurs doléances. C'est ce que nous affirmé hier un des syndicalistes et conducteurs de locomotive. Les contestataires ont eu gain de cause. En effet, la direction de la SNTF et la Fédération nationale des cheminots sont parvenus, hier matin, à un accord pour la prise en charge des revendications soulevées. « Nous avons tenu, ce matin, une réunion avec le syndicat des cheminots et signé un protocole d'accord qui porte sur la prise en charge graduelle des revendications des travailleurs », affirme Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines à la SNTF. Cet accord porte, selon notre interlocuteur, sur la satisfaction des revendications des travailleurs en deux temps. « Le protocole d'accord signé est composé de deux volets. Le premier concerne le traitement de quatre dossiers sur une durée de deux mois. Il s'agit de la classification des postes de travail, la gestion des carrières, l'amélioration des conditions de travail… Le second consiste à traiter d'autres problèmes soulevés », explique-t-il. Par ailleurs, les syndicalistes se sont engagés à convaincre les grévistes à reprendre le travail dès aujourd'hui. La mission a réussi. Les contestataires ont pris acte de cet accord et décident de reprendre le travail. « Demain matin (aujourd'hui), tous les conducteurs vont reprendre le travail », nous déclare l'un des syndicalistes. Mais ils mettent en garde la direction. Au-delà des deux mois, comme signalé dans l'accord, les conducteurs n'accepteront aucune excuse. « Nous allons attendre jusqu'au 6 juin prochain pour voir si la direction tiendra ses engagements. Mais une fois cette date passée et si nous constatons qu'il n'y a rien de concret, nous reprendrons la grève. Ce sera une grève générale », menace-t-il. Les grévistes, rappelons-le, ont poursuivi hier encore leur mouvement de protestation. Un mouvement, qui s'est élargi à d'autres wilayas, telles que Oran et Constantine. Les conducteurs des locomotives s'insurgent contre le refus de la direction de la SNTF d'accorder aux conducteurs de train la prime kilométrique et l'aide-conducteur. Ils demandent également l'augmentation du point indiciaire de kilométrage et la prime de traction et de risque. Cette dernière revendication ne peut être traitée, selon Noureddine Dakhli, « en dehors d'une étude globale de toutes les questions soulevées ». Paralysie dans la gare de Constantine Hier, le mouvement des trains dans la gare ferroviaire de Constantine a été complètement paralysé, suite à la grève déclenchée par les conducteurs de trains et les mécaniciens au niveau du dépôt de Sidi Mabrouk, situé à 4 km du centre-ville. Même le service clientèle chargé d'acheminer la marchandise au niveau des quais de la gare sis à la place du 1er Mai a chômé toute la journée d'hier, alors que toutes les dessertes en direction des banlieues ont été annulées. Les travailleurs que nous avons rencontrés hier ont affirmé que le débrayage, qui n'est pas le premier du genre, est la conséquence du mépris affiché par la tutelle, mais aussi à l'attentisme de la Fédération nationale des cheminots (FNC) affiliée à l'UGTA, laquelle n'a rien fait pour les travailleurs en dépit de toutes les promesses tenues après le débrayage enclenché en septembre 2007. Madjid Makedhi, S. Arslan