«C'est une grève surprise!» ont affirmé à l'unanimité les responsables de la Fédération des cheminots et la direction des ressources humaines de la Sntf. Pourtant, les conducteurs et les mécaniciens de train se sont déjà plaints le mois dernier des conditions de travail pénibles et du danger physique qui les menace de manière constante. Ils avaient évoqué le «manque de confort pour le repos d'un conducteur de train après un long et épuisant trajet». Contacté hier par L'Expression, Nour Eddine Dekhli, directeur des ressources humaines au niveau de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) a déclaré, de but en blanc, être «surpris» par cette grève déclenchée «sans préavis aucun», selon lui, par les conducteurs de train de la wilaya d'Alger, notamment au niveau des ateliers. «La Sntf, a-t-il ajouté, a opéré un certain nombre d'actions pour améliorer les conditions de travail de son personnel. Elle le fait régulièrement de façon normale et sans attendre le déclenchement d'une grève. Beaucoup de choses ont été faites et nous sommes toujours en quête de solutions à la question.» M.Dekhli a indiqué qu'«une commission, se réunissant chaque semaine, a été instituée pour la révision de la convention collective qui régit les travailleurs de l'entreprise». Se félicitant de ce dialogue instauré entre les deux parties, il a relevé la «délicate» situation de la Sntf tout en soulignant que «les pouvoirs publics sont en train d'aider l'entreprise pour son développement et sa modernisation». Au sujet de l'impact de la grève, il a affirmé qu'«une bonne partie des trains de banlieue et de marchandises a été affectée par ce mouvement». Invité à énumérer les sanctions encourues par les grévistes, conciliant il a expliqué que «sévir» n'est pas l'objectif de la direction de la Sntf, mais plutôt «comment apporter les meilleures conditions de travail aux employés». Même son de cloche de «surprise» auprès du représentant de la Fédération des cheminots, affiliée à l'Union générale des travailleurs (Ugta). La menace de grève date de mars dernier lors duquel un débrayage avait été observé par les conducteurs de train. En effet, ces derniers étaient découragés par les «échecs» répétitifs des précédents pourparlers avec la direction sur ces mêmes problèmes de sécurité, d'hygiène et de confort, sans parler des réajustements de salaires et des primes dérisoires perçues jusqu'alors. Aussi, se sont-ils déclarés «déterminés à faire valoir leurs doléances». Cette détermination affichée en mars s'est traduite aujourd'hui, à la «surprise» de tous, par une reprise du débrayage enclenché en mars. Pour Dekhli, «l'important est la reprise du travail». Pour l'heure, la Sntf s'emploie à assurer «un service minimum pour ne pas pénaliser les travailleurs-usagers». Ainsi, précise ce même responsable, «50% du trafic ont été assurés.»