En dépit des dispositions prises par l'APC d'Oran pour réorganiser le service de l'état civil, tant au niveau central qu'au sein des antennes communales et des douze secteurs urbains que compte la ville d'Oran, la situation n'a guère évolué dans tout ce qui concerne la prestation de services au profit des administrés. Les interminables chaînes matinales devant les guichets et parfois les écarts de langage observés entre les préposés de l'administration et les citoyens, demandeurs de pièces, caractérisent cette ambiance qui fait penser à des foires d'empoigne. Il est vrai que ce chef-lieu de wilaya, capitale régionale affublée, à tort ou à raison, du qualificatif peu flatteur d'« El-Bahia », subit de fortes pressions, en raison de la poussée démographique résultant de l'extension de son tissu urbain, par la multiplication de nouvelles cités, et surtout d'un exode rural sans précédent. Aussi, les services communaux qui ont une prise directe avec le public sont soumis à de rudes épreuves. Mais là où le bât blesse, ce sont tous ces dysfonctionnements qui perturbent aussi bien l'administration que les administrés, dès lors que la culture de la bureaucratie, sa manière de gérer la chose publique fait subir sa propre logique aux cadres et élus. Ils sont 33 à siéger dans le magnifique hôtel de ville, une pièce architecturale digne d'Oran. Parmi ces dysfonctionnements, il y a d'abord l'inexpérience du personnel, souvent des jeunes filles recrutées dans le cadre du filet social, qui fait que les demandeurs reviennent souvent, brandissant cette pièce, rendue obsolète par les erreurs d'écriture. A cela, s'ajoutent les délais (une semaine au moins) pour retirer un acte original ou intégral, en langue nationale ou en français, valable pour l'étranger, délivré par le service central, proche de la mairie. Dans tout ce tableau noir de faits qui n'honorent en rien cette institution, il y a une satisfaction qui consiste en la cérémonie de mariage, célébrée dans la somptueuse salle de réception de l'hôtel de ville et qu'officie le maire en personne avec en prime un bouquet de fleurs offert par l'honorable assemblée.
