Photo : M. Hacène De notre correspondant à Oran Mohamed Ounanezar Malgré une côte de plus de 124 kilomètres et des équipements portuaires assez importants, le poisson reste un produit de luxe à Oran. La sardine qui était, il y a quelques années, un produit de base des oranais et de grande consommation pour les familles démunies, a cessé de l'être. Le prix de ce poisson ne descend plus sous la barre des 150 Da depuis plus de trois années déjà. La sardine reste inaccessible pour les petites bourses à Oran. contrairement à la wilaya de Mostaganem. Une seule explication est plausible dans ce cas. Au fil des années, une gent de mandataires avait réussi à prendre le contrôle de la poissonnerie d'Oran et à imposer ses lois. Une grande partie du poisson récolté par les chalutiers est déviée vers des usines de conserverie et autres marchandages au large des côtes oranaises au profit des espagnols. Après des années delaisser-aller, la poissonnerie voit le bout du tunnel Abandonnée à son propre sort, la poissonnerie d'Oran a été pendant longtemps gérée de manière très archaïque et aux mains d'un groupe de mandataires sans scrupule. L'annonce du projet de réalisation d'une nouvelle poissonnerie a ravi plus d'un, parmi les professionnels et les consommateurs. Le projet de la nouvelle poissonnerie prévoit sa réalisation dans les sous-sols du marché des Aurès, ex-la Bastille. Des stands et des locaux à poisson y seront réalisés au profit des vendeurs de poissons. Cela pour contenir les vendeurs ambulants et contrôler, un tant soit peu, l'activité dans ce secteur. Il y a lieu de signaler l'absence d'hygiène et le défaut de stockage et de conservation du poisson par ces vendeurs. Les halles à marée changent de main, avec un projet de modernisation Le plus important reste le transfert de propriété des halles à marée de la pêcherie de l'APC, qui gérait les lieux, à l'Entreprise de gestion des ports et abris de pêche (EGPP) d'Oran. Le transfert a été officialisé en décembre 2009 sur décision du Conseil des participations de l'état. Pendant plus de 25 années, la ville d'Oran percevait des loyers ne dépassant guère les 2 600 dinars et une taxe sur les revenus évalués à 8% pour des mandataires qui brassaient des milliards, annuellement. Selon les chiffres avancés par la commune d'Oran, les dépositaires réalisent un chiffre d'affaires annuel évalué à plus de 4 milliards de dinars, apprend-on. Ils sont 24 dépositaires à activer dans ces halles à marée depuis fort longtemps déjà. Les services communaux des affaires économiques d'Oran parlent de 6 913 caisses de poisson blanc, l'équivalent de 74 313 kg et 14 835 caisses de poisson bleu l'équivalent de 76 483 kg. Selon la direction de la pêche et des ressources halieutiques d'Oran, les halles à marée devront bénéficier d'un plan de modernisation et de mise à niveau qui évoluera en plusieurs phases et qui englobera l'ensemble de la pêcherie. Le plan de modernisation et de développement du port de pêche 2009-2014 comprend également la réorganisation du processus de commercialisation du poisson au sein de la pêcherie. Le plan comprend également le renouvellement des équipements de production et de commercialisation, notamment. Rappelons que le programme de modernisation envisage la mise en concession des halles à marée qui seront gérées par une société privée, note-t-on. Il faut dire que le port de pêche est sujet à une situation désastreuse qui l'empêche de fonctionner telle une structure moderne et indépendante. Le cas des crises récurrentes d'approvisionnement des bateaux de pêche en carburant, malgré l'existence d'une station-service de Naftal gérée par un particulier,ces crises de carburant sont assez significatives du marasme qui prévaut dans cette structure. Cela sans compter le nombre d'embarcations hors d'usage qui encombrent le quai, empêchant plus d'une cinquantaine d'embarcations de jeunes promoteurs d'y accoster, sans compter la pollution du bassin et l'état de délabrement des quais. L'EGPP annonce, d'ores et déjà, des opérations préliminaires, tels l'éclairage public, l'assainissement, le bitumage des accès, le dallage du quai de débarquement des bateaux de pêche, la réalisation de points d'eau et de sanitaires et la réalisation de postes électriques. Des opérations de démolition des bâtisses vétustes dans le but de dégager des espaces vitaux, ainsi que le projet de réalisation d'une plateforme commerciale dotée d'une halle à marée équipée d'éléments destinée à la criée électronique, de balances électroniques ainsi qu'un système de contrôle et de suivi des flux marchands. M. O.