L'ensemble des mis en cause, dont un douzième en état de fuite, est poursuivi sous le chef d'inculpation de «complicité dans une tentative d'exportation, de commercialisation ainsi que de transport de stupéfiants», indique-t-on de sources proches du parquet général. Dévoilée de façon quasi-fortuite, le 23 décembre dernier, lorsque des douaniers soupçonneux ont interpellé un convoyeur d'un camion frigorifique sur le point d'embarquer à bord d'un car-ferry à destination de Marseille, l'affaire a vite pris l'allure d'une opération criminelle à plusieurs ramifications. Le camion, immobilisé pour un problème de fonctionnalité, sa porte arrière n'arrivant pas à s'ouvrir pour permettre le contrôle, a amené, en effet, certains fonctionnaires à voir de près son contenu et la découverte du pot aux roses. Alertée, la police judiciaire y a effectué un examen approfondi et mis la main sur près de 194 kg de plaquettes de cannabis, dissimulées dans les parois des portières et les excavations métalliques du véhicule. Immédiatement, une enquête conduite par le procureur général a été diligentée et s'est soldée rapidement par l'arrestation, dans la soirée du 24 décembre à El Kala, dans la wilaya de Tarf, du convoyeur de cette marchandise, dont la fuite a éveillé les soupçons sur l'existence de complicités à l'intérieur du port. Poussant l'investigation plus loin, la police judiciaire, au terme de plusieurs perquisitions, a découvert d'autres quantités de cannabis, d'un poids cumulé de 55,8 kg, dissimulées chez deux particuliers. Onze personnes ont été arrêtées au terme de ce coup de filet. Déférées devant le parquet d'Akbou, pour des considérations de compétence, tous les mis en cause, après une audition qui a duré 22 heures, sans interruption, ont été placés sous mandat de dépôt. Un 12e membre du groupe est en fuite, a-t-on précisé de même source.