Quelque 15 000 policiers ont été mobilisés à Alger, alors que sa périphérie a été renforcée par environ 5000 gendarmes, a-t-on appris de source sécuritaire. Ce renforcement, par des unités venues des différentes régions du pays, y compris les élèves stagiaires des écoles de formation des trois services de sécurité, répond à la nécessité de serrer l'étau sur les groupes terroristes qui activent dans la zone est de la capitale en particulier et la région de la Kabylie en général. « Ce dispositif, installé cela fait quelques mois, a permis de réduire au maximum les mouvements des terroristes qui, faut-il le préciser, ont du mal à commettre des attentats spectaculaires, à l'image des opérations suicide qui ont ciblé la capitale. Parallèlement au quadrillage des villes limitrophes d'Alger, d'autres mesures ont été prises pour contrôler la vente et l'achat des engrais chimiques, utilisés dans la confection des engins explosifs, et les rendre plus difficiles à acquérir », a déclaré notre interlocuteur. Pour lui, ces mesures ont eu des résultats sur le terrain, puisque lors des derniers attentats kamikazes contre un cantonnement de la garde communale à Tadmaït (Tizi Ouzou), les terroristes avaient utilisé un vélo et la charge était dissimulée dans une ceinture portée par le conducteur. « Si le GSPC pouvait mener des actions d'envergure, il l'aurait fait. Il a subi de lourdes pertes. Pas en termes de nombre. L'organisation a perdu des éléments très actifs et virulents qui faisaient partie de l'entourage immédiat de Droukdel, son émir, ou de celui du chef de la zone 2, qui englobe la capitale et sa région Est. La reddition de certains chefs, comme Abou Omar Abdelbar, Abou Zakaria, Mosaab Abou Daoud ou Abou Hodeifa, tous d'anciens « cadres » du GSPC, a porté un sérieux coup aux phalanges de Droukdel, notamment après l'appel qu'ils ont lancé à leurs anciens acolytes pour la repentance, arguant du fait que la stratégie des attentats suicide était en violation avec la religion », a indiqué notre interlocuteur. Selon des sources militaires, en six mois, le GSPC a perdu « plus de 250 éléments, abattus, lors des opérations antiterroristes en Kabylie, à l'est du pays et à l'Ouest, parmi lesquels, au moins une vingtaine sont considérés comme étant des chefs, alors que près de 330 ont été appréhendés depuis une année ». Il est également important de rappeler aussi, a noté notre interlocuteur, que la dernière offensive militaire contre les bases arrière de Droukdel, dans la région de Sidi Ali Bounab, à Tizi Ouzou, et dans les monts boisés d'Akfadou, a eu des résultats « satisfaisants » sur le terrain. « D'importantes quantités d'explosifs, des ceintures piégées, de l'armement et des médicaments ont été récupérés ou détruits par les troupes de l'ANP appuyées par les autres services de sécurité. Au cours de ces opérations, au moins une dizaine de terroristes ont été arrêtés et ont permis le démantèlement de cellules qui prévoyaient de commettre des attentats kamikazes », a affirmé notre source. Cette pression, a-t-elle, ajouté, a poussé le GSPC à commettre des attentats en dehors de « sa zone historique ou quartier général », à savoir la Kabylie, dans le but évident de desserrer l'étau, sur ce qui constitue sa force de frappe.