Quelque dix mille hommes entre gendarmes et policiers assureront la sécurité du sommet arabe prévu les 22 et 23 mars à Alger, a-t-on appris de source sécuritaire. A ce sommet, faut-il le préciser, il est attendu quelque 3000 invités, outre les 20 chefs d'Etat arabes. Tous les grands hôtels que compte Alger, y compris le club militaire inauguré récemment à Beni Messous, ont été réquisitionnés par les autorités pour l'événement. L'objectif de cet important déploiement des forces de sécurité est, selon des sources sécuritaires, de « rendre la capitale hermétique à toute incursion terroriste et d'éviter tout incident qui pourrait entraver la bonne tenue et la convivialité des travaux ainsi que la circulation routière ». Pour le commissaire Boudalia, responsable de la communication à la sûreté de la wilaya d'Alger, ce dispositif répond à trois enjeux capitaux. « Assurer la sécurité des travaux, la convivialité et veiller à la fluidité de la circulation routière », a indiqué l'officier. Un renforcement « exceptionnel » du dispositif de la capitale a déjà été entamé par la sûreté nationale dans le but de « multiplier les barrages fixes, itinérants et de position sécuritaire à travers toutes les grandes artères et les carrefours de la ville ». Il est question, a ajouté l'officier, de « quadriller » totalement Alger par des patrouilles mobiles motorisées, des unités de sécurité publique tout en assurant la mission de jalonnement de sécurité et d'escorte des invités dès leur arrivée à l'aéroport Houari Boumediène. Un Poste de commandement opérationnel (PCO) a été installé à la sûreté de la wilaya d'Alger. De ce point précis, les responsables pourront suivre les images transmises par les caméras de surveillance installées dans de nombreuses artères et certains carrefours de la capitale. « Un moyen efficace pour veiller à la sécurité, mais aussi pour réagir rapidement en cas d'incident », a déclaré l'officier qui s'est tout de même abstenu de nous révéler le nombre de policiers réquisitionnés pour cet événement. Néanmoins, selon des sources bien informées, la Sûreté nationale a fait appel à plus de 5000 agents, venus des wilayas du centre du pays, pour venir en aide aux 12 000 policiers que compte Alger. « Pour l'instant, tout a été pris en charge et rien n'a été laissé au hasard... », a déclaré notre source. Les mêmes propos ont été tenus par le commandant du groupement de la gendarmerie pour la wilaya d'Alger, le colonel Alioua, qui a estimé que « de grands efforts sont consentis pour assurer la sécurité des travaux et des invités du sommet arabe en évitant de perturber » la circulation routière. Le premier responsable de la gendarmerie à Alger a estimé que « des renforts ont été ramenés des wilayas du centre du pays pour aider les unités déjà existantes dans une grande partie de la capitale... ». Quelque 4000 gendarmes ont été réquisitionnés à cet effet et devront « faire en sorte qu'Alger soit une zone sous haute surveillance ». La stratégie consiste en le déploiement de plusieurs « niveaux de filtres sécuritaires » sur tout le périmètre de la capitale. A cette occasion, il est question aussi « de veiller » à l'application du nouveau code de la route, notamment à travers le respect de la limitation de vitesse, l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable, l'obligation du port de la ceinture de sécurité et la non-circulation sur les voies d'urgence. « Ce dispositif a été fait de manière à ce que nous arrivions à une tolérance zéro. Il ne se fera pas au détriment de la circulation routière. Bien au contraire, nous veillerons à ce qu'il n'y ait aucun désagrément à la circulation. Nous ferons en sorte qu'elle soit la plus fluide possible », a expliqué le colonel Alioua. Le même souci de ne pas entraver la circulation routière a été exprimé par le ministère de l'Intérieur à l'annonce de l'interdiction d'accès aux véhicules lourds au territoire d'Alger du dimanche 20 au jeudi 24 mars de 6h à 20h. Le ministère avait expliqué, dans son communiqué, que cette mesure « est avant tout destinée à faciliter la circulation, à alléger les désagréments éventuels pour les citoyens se déplaçant dans la capitale pendant la période du sommet et aussi pour que les travaux en cours à travers la ville d'Alger ne provoquent aucune gêne ou entrave à la circulation ». Pour leur part, les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur ont décidé de modifier le calendrier scolaire pour les établissements se trouvant sur le territoire de la capitale, en avançant d'une semaine les vacances de printemps. Ce qui réduira à coup sûr les embouteillages constants au niveau de certains quartiers, notamment ceux où des travaux d'aménagement sont en cours.