« Fraude en marche », « Elections-mascarade » et « Résultats truqués à l'avance ». Le staff de campagne éléctorale du candidat Ali Fawzi Rebaïne n'a pas lésiné sur les mots pour fustiger une élection présidentielle, dont « les dés sont pipés ». « Les choses ont été décidées à l'avance. C'était prévisible (…) Il existe un fort instinct à fausser les élections et à encourager la fraude », peste Aïssa Ben Mekki, directeur de campagne du président du parti Ahd 54, hier, en fin de matinée, au siège du parti rue d'Isly à Alger. Convaincu « d'un scrutin aux allures de mascarades », il ne veut même pas attendre l'annonce des résultats officiels, prévue aujourd'hui. « On s'attend à un classement politique décidé sur ordre politique. Le tête de liste sera le candidat du pouvoir (allusion à Bouteflika), viendront ensuite les partis qui soutiennent le pouvoir, puis ceux qui tiennent la bâton par le milieu et, en dernier lieu, les partis de l'opposition », explique-t-il, en estimant que le taux de participation au vote dépassera largement les 60%. Selon lui, la machine de la fraude était au rendez-vous. « On a déjà enregistré de nombreux dépassements. A Blida, des urnes ont été bourrées en faveur du candidat du pouvoir avant le lancement de l'opération de vote. Nos observateurs ont été également empêchés de faire leur travail », dénonce-t-il, ajoutant que « à Mechedellah (Bouira), des citoyens favorables à l'option du boycott ont saccagé des urnes et empêché les citoyens de voter ». Pis, il rappelle que le président candidat, « a déjà raflé 800 000 voix à l'étranger ».