Dans cette quadrature du cercle, il ne reste plus qu'une chance minime, voire infime, de prétendre à la magistrature suprême. Certains, en voyant la “boucle se boucler” et en constatant que les dés sont pipés à l'avance, estiment que les résultats seront sans surprise. Le ministre de l'Intérieur vient d'affirmer que c'est bien l'actuel gouvernement qui aura la charge d'organiser l'élection présidentielle, comme il a exclu toute idée de report de celle-ci. Par ces déclarations, l'Exécutif confirme ce que toute la classe politique n'a cessé de dénoncer : un gouvernement acquis et une administration aux ordres. Les revendications de l'opposition, pour un scrutin libre et transparent qui suppose la mise en place de mécanismes et de garde-fous pour lutter contre la fraude, n'ont pas ébranlé les certitudes de nos gouvernants. Prendre en charge cette élection, tout en étant favorable à un candidat, et pas des moindres, puisqu'il s'agit du président de la République lui-même, fausse toutes les professions de foi, quant à la régularité de cette échéance. En fait et dans l'absolu, une élection dans de telles conditions, même si elle devait se dérouler sans pression ni interférences, n'en est pas moins entachée d'irrégularités et frappée de discrédit, surtout dans un pays où le bourrage des urnes et la manipulation des électeurs sont monnaie courante. Pour dire que les partis politiques et les électeurs, édifiés par les précédentes expériences ne croient plus à la neutralité de ceux qui ont déjà montré leurs préférences. Sur une autre question, et pas des moindres, en l'occurrence, le vote des corps constitués, le ministre de l'Intérieur a démenti “la possibilité de les supprimer”, alors que le dossier des “bureaux spéciaux” est en débat à l'APN, et que même l'ANP n'est pas opposée à ce que les militaires et assimilés puissent accomplir leur devoir en toute liberté dans les circonscriptions où ils sont inscrits. Dans cette quadrature du cercle, il ne reste plus qu'une chance minime, voire infime, de prétendre à la magistrature suprême. Certains, en voyant la “boucle se boucler” et en constatant que les dés sont pipés à l'avance, estiment que les résultats seront sans surprise. Et de conclure sur un ton coléreux, que dans de telles circonstances, le suffrage universel et la souveraineté populaire sont bafoués et foulés aux pieds plus que jamais auparavant. D'autres considèrent avril prochain comme une simple formalité qui, au demeurant, ne nécessite même pas le déplacement des citoyens. Quant à la classe politique, elle ne l'entend pas du tout de cette oreille. Elle compte se battre avec tous les moyens légaux pour empêcher cette mascarade. Pour cela, elle ne cesse de dénoncer la mainmise des hommes du Président sur le processus électoral et de requérir l'implication de l'Armée en tant que garante de la neutralité et de l'équité entre tous les candidats. Et c'est vrai que l'ANP est en mesure de rassurer et de rasséréner les postulants et le peuple pour peu qu'elle veuille le faire. A. O.