Depuis le 5 du mois en cours se tient à la cybergalerie de la rue Didouche Mourad, à Alger, une exposition de peinture du plasticien Abelmadjid Guemroud. L'exposition, qui prendra fin demain, compte une vingtaine de toiles riches en mouvements. Des mouvements cursifs, impétueux ou fignolés. Outre les figures géométriques, les compositions comprennent des éléments phytomorphes et anthropomorphes. Les figures humaines sont sans traits. Des silhouettes ou corps sont mutilés ou enchaînés, étouffés par l'espace. Cependant, sur certaines toiles, le corps humain est en mouvement. C'est ce que reflètent à titre d'exemple Le vacarme et En résumé, dansez. Les figures géométriques sont présentées juxtaposées, imbriquées les unes dans les autres ou superposées. Sur certaines figures, l'artiste imprime des motifs qui rappellent ceux qu'on utilise dans la tapisserie et la poterie. Les compositions sont, pour la plupart, polychromes et les couleurs vives coexistent en équilibre avec les couleurs apaisées. L'artiste emprunte des éléments à la nature et à l'ornithologie. Néanmoins, ils ne sont pas utilisés comme accessoires. Captés par le regard, ils sont intériorisés et mis en symbiose pour se métamorphoser en atmosphères expressives, ce qui se traduit entre autres dans la toile Libre pas trop loin. Il s'agit d'un oiseau dans une cage. Autour de cette cage s'exprime la nature dans toute son exubérance. Au-dessus de la cage s'impose un oiseau libre. Les œuvres de Abdelmadjid Guemroud alternent dans leur majorité entre le figuratif et l'expressif. L'artiste n'imite pas la nature, même si elle y est présente. Il en est de même quand il s'agit de recourir à la figure et au corps humains. Ceux-ci ne sont pas abordés en surface. Ils aiguisent la curiosité du regard à capter ou à repérer la signification de la toile. Sachant que la réalité, même à son état brut, ne présente les choses au regard qu'en surface.