L'évitement de la ville de Béjaïa n'est pas encore possible parce que le grand ouvrage réalisé au village de Mellala, débouchant sur Tala Hamza en surplombant l'oued Soummam, devant servir pour cela, n'est toujours pas opérationnel. Il devait l'être en juin 2006 mais les problèmes financiers de l'entreprise réalisatrice, la SNTP, semblent s'être érigés en obstacles pour le respect du délai de livraison prévu. Avec huit mois de retard, son ouverture à la circulation n'est pas pour l'immédiat bien que des rares automobilistes s'aventurent quand même à l'emprunter pour raccourcir les distances. Pour sa réception totale, l'ouvrage attend d'être doté de trottoirs que l'ETR est chargée de réaliser. Ceci en attendant les résultats de la consultation lancée pour le chantier de signalisation, dont le plan vient d'être réceptionné. L'ouverture de cet ouvrage à la circulation se fera donc avec du retard mais aussi avec les «anomalies» que les automobilistes soulèvent et que rien ne destinent à une «correction». Les anomalies en question, que les élus ont répercutées en plénière d'une récente session de l'APW, ont trait au rétrécissement de la voie, sur laquelle a poussé l'ouvrage, qui prend la forme d'un entonnoir dont on appréhende le danger pour les usagers de la RN12, notamment en direction de la ville de Béjaïa. Pour la direction des travaux publics (DTP), il n'y a pas malfaçon donc, pas de rectificatifs. «La SAPTA a proposé des variantes et on a choisi l'actuelle», a répondu Mme Rahou, de la DTP, aux questions d'élus non convaincus. L'ouverture de ce nouvel accès appellera forcément une nouvelle carte de circulation dont les nouveaux couloirs permettront de mettre en évidence les éventuelles malfaçons. En attendant, les Quatre Chemins souffrent de congestion. Pour pouvoir y remédier, la DTP n'est pas encore fixée sur la nature de l'ouvrage à y réaliser. Echangeur ou trémie ? Une étude de faisabilité est lancée concernant la création d'une trémie. Au programme de la DTP, ce sont trois trémies à réaliser, une à Guendouza (Akbou) et deux autres dans la ville de Béjaïa, à partir de ce premier trimestre. Si pour Akbou, l'option n'est pas sujette à polémique, ce n'est pas le cas pour la ville de Béjaïa. 12 endroits ont été proposés dont Aâmriw, Nacéria et la Wilaya. Le bureau d'études a opté pour deux dont les Quatre chemins. Un choix qui n'est pas du goût des élus qui alertent sur l'impertinence du projet lui préférant un échangeur dont le chantier a été pourtant lancé il y a quelques années. L'opération a été inscrite en 2002, des pieux ont été réalisés et quelque 60 millions de dinars décaissés. Le refus de quatre commerçants, installés sur la trajectoire prévue pour le projet, d'être délocalisés s'est érigé en obstacle pour la poursuite du chantier. Et l'échangeur n'a pas eu lieu à ce jour. «Nous avons injecté de l'argent et ces commerçants sont là à titre précaire. L'APC a prévu leur déplacement et on ne voit rien venir», a déclaré le wali qui s'est désolé, devant les élus de l'APW, que «cette histoire relève de la démagogie».