Plusieurs malades souffrant du diabète sont au paroxysme de la colère et se demandent jusqu'à quand les autorités sanitaires vont continuer à tourner le dos à la souffrance et aux difficultés qu'affrontent les malades chroniques. G. Mohamed, diabétique, exprime haut et fort son désarroi et son inquiétude, indiquant que la catégorie sociale affectée par la maladie vit dans la précarité et est délaissée en dépit des promesses maintes fois réitérées par les autorités sanitaires centrales. Conscients que la maladie est considérée aujourd'hui comme handicapante et pouvant entraîner de graves lésions (insuffisance rénale, problèmes cardio-vasculaires, problèmes visuels, etc.), ces malades sont confrontés au sempiternel problème des pénuries de médicaments ; l'insuline serait commercialisée en quantité nettement insuffisante. Ils citent l'exemple de l'insuline mixtard 20 et mixtard 30. Ils noteront que les stylos jetables insulines 20-30 ne sont pas disponibles et doivent être importés pour faciliter au malade l'injection quotidienne à laquelle il est astreint. De même que les aiguilles 8 m/m pour stylos jetables sont introuvables aux officines pharmaceutiques, indiquent-ils. Des seringues jetables et certains médicaments mono-tildiem LP 200 ne sont pas remboursables par la caisse de sécurité sociale. Pourtant, dira G. Mohamed, un arrêté ministériel d'avril 2004, instituant une cellule au niveau des PCH pour la commande et l'approvisionnement réguliers des médicaments pour diabétiques, est demeuré « jusqu'ici lettre morte, en dépit de l'espoir qu'il a suscité chez les malades chroniques. » Ces patients signalent, par ailleurs, que la prise en charge par l'Etat en matière de remboursement des visites et analyses médicales et l'acquisition d'appareils de mesure (tensiomètre, glucomètre) pour les assurés sociaux (retraités et autres) n'est pas totale mais se fait à hauteur de 20% des frais engagés. Les malades chroniques attirent l'attention sur le fait que les analyses indispensables à effectuer dans les laboratoires privés ou étatiques à l'effet de diagnostiquer les maladies liées au diabète, telles les néphropathies, les maladies coronariennes..., doivent être totalement prises en charge par l'Etat. Car, indiquent-ils, la majorité des personnes atteintes de diabète vivent dans la précarité sociale et sont dans l'impossibilité d'engager des frais résultant des consultations médicales.