Les habitants de la cité, qui ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics sur ce problème depuis des années, font remarquer qu'ils ont saisi «tous les responsables concernés, sans résultat». Dans une de leurs nombreuses correspondances adressées aux responsables locaux, les habitants mentionnent que cette cité a été classée «zone polluée» par l'OMS dès les premiers jours ayant suivi l'indépendance de notre pays. Car le lieudit Chaâba est «source de menace permanente sur la santé des habitants», avertit-on. Les habitants soulèvent en fait l'inexistence d'un collecteur pour les eaux usées émanant de toutes les habitations alentours. Un problème aggravé par les ordures que les habitants eux-mêmes jettent dans cet endroit. Dans un procès-verbal de constatation de la direction de la santé et de la population de Boumerdès datant du 30 octobre 2005, élaboré suite au déplacement sur les lieux d'une commission composée des représentants des directeurs de la santé, de l'environnement, du commerce, de l'hydraulique, de la protection civile et du bureau d'hygiène communal, il est mentionné l'existence d'«un rejet, à ciel ouvert, des eaux usées provenant de la cité CNEP et des habitations situées à proximité de la Chaâba». Dans le rapport, il est fait mention de «l'absence d'un collecteur et de la présence de déchets ménagers». Plus grave, la commission a constaté que la décharge communale, située à proximité de l'oued Hamiz, et dans le lit même de l'oued, risque de contaminer la nappe phréatique de cette région. D'un certain nombre de recommandations dont le «curage de la Chaâba pour faciliter l'écoulement des eaux usées, l'organisation d'une campagne de sensibilisation pour empêcher le dépôt des ordures dans cet endroit, la réalisation d'un collecteur des eaux usées, le renforcement des services de la voirie de la commune pour permettre la levée des ordures qui s'y entassent et la prospection du territoire de la commune afin de dégager un site à même de servir d'une décharge publique». Les habitants de la cité qui souhaitent «une solution dans les meilleurs délais à ce problème», se disent «désolés de constater qu'au milieu d'un aussi grand centre urbain se trouve une décharge sauvage». «Le manque de civisme est pour beaucoup dans ce cas, puisque les habitants eux-mêmes ont contribué à aggraver la situation en y jetant leurs ordures ; mais la responsabilité des autorités est aussi pleinement engagée», écrivent les citoyens à l'adresse des pouvoirs publics.