Le problème du débordement des eaux usées provenant de Bordj Ghedir, dans la localité d'El Ayaida, relevant de la commune d'Aïn El Bia, sera incessamment pris en charge par la direction de l'hydraulique de la wilaya, apprend-on d'une source municipale. Selon le constat fait sur place, une centaine d'hectares de terres agricoles situées dans cette partie de la commune risquent de disparaître de l'espace agricole à cause des inondations par les eaux usées qui proviennent des communes limitrophes. Cet état de fait est dû à l'obstruction du canal principal situé entre les deux communes de Hassi Mefsoukh et d'Aïn El Bia traversant le village de Haï Salem pour rejoindre la mer. «En effet, le curage de ce conduit, datant de l'ère coloniale, ne se fait plus d'une manière optimale depuis plus de cinq années en raison de l'insuffisance des moyens matériels», dira une source de la commune d'Aïn El Bia. «Toutes les correspondances qu'on a adressées aux responsables concernés pour prévenir une catastrophe écologique qui s'annonce sont restées sans suite. L'espace environnemental en question est soumis à une dégradation alarmante depuis le début de l'année en cours, en raison de la stagnation des eaux usées ayant transformé le site en une gigantesque mare polluante qui menace la santé des riverains». C'est ce qu'a dénoncé un agriculteur, avant d'évoquer la beauté du panorama qu'offrait naguère cette région. Cet état de dégradation avancée ne cesse d'inquiéter sérieusement les agriculteurs qui tirent pour la énième fois la sonnette d'alarme. Pour eux, il s'agit d'une véritable bombe écologique à retardement. D'ailleurs, toutes les terres agricoles longeant le lac d'El Ayaida n'ont pas été cultivées cette année à titre préventif, ce qui a entraîné des pertes inestimables aussi bien pour les agriculteurs que pour la commune. «A l'heure où on s'attache à sauvegarder la nature afin d'assurer un cadre de vie sain, le déversement des eaux signera l'arrêt de mort de cette région pourtant protégée par le traité international de Ramsar (Iran), lequel a été paraphé pourtant par l'Algérie en 1975. Le non-respect de l'environnement, des zones humides et des oueds, par les dépôts sauvages d'ordures favorise la prolifération des rongeurs, des bactéries pathogènes et des maladies qu'elles provoquent», alertent les habitants d'El Ayaida, en plus de la perte des lieux de pacage naturels pour leur cheptel. Afin de parer à ce problème, une série de mesures a été initiée conjointement avec la direction de l'hydraulique. Il s'agit d'une station de relevage pour la collecte des eaux usées de Bethioua-centre, une conduite de refoulement pour l'évacuation des eaux usées vers la station de prétraitement située à proximité de la décharge publique de la localité d'El Ayaida dans la commune d'Ain El Bia, une autre station de prétraitement qui recevra les eaux usées de Bethioua-ville, Aïn El Bia-centre, les bases de vie Sonatrach, Chehairia, El Ayaida, en plus des eaux usées de la localité d'El Araba. Elle comprendra également le recyclage des eaux traitées qui seront utilisées pour l'irrigation agricole et enfin un collecteur de rejet vers la mer. Cet ouvrage sera accompagné d'un équipement spécifique et d'électrification. Rappelons que le site a fait l'objet d'un suivi régulier effectué par le comité technique de la daïra.