Des cadres désignés comme responsables des bureaux de vote dénoncent la fraude, des représentants de Ali Fawzi Rebaïne manifestent devant le siège de la wilaya pour percevoir leur dû, 86 surveillants absents aux centres et 135 autres aux bureaux le jour du vote, car payés la veille. Annaba De notre bureau La moudaouama de Louisa Hanoune cambriolée et la commission politique de wilaya de surveillance de l'élection présidentielle de Annaba n'a reçu, selon elle, aucun recours. Ce sont là les faits marquants ayant émaillé le déroulement de l'élection présidentielle à Annaba. Des faits dont le prélude a été annoncé le jour du scrutin à l'heure de l'ouverture des bureaux de vote, alors que Annaba donnait l'impression de retenir son souffle. Désertes aux premières heures de la matinée, les rues commençaient à peine à s'animer vers midi. Entre le passage des véhicules des services de sécurité, les supporters du président- candidat déchiraient les quelques rares portraits des autres candidats. Tout le monde – partisans et adversaires du président- candidat – s'interrogeait sur les taux de participation à cette élection. De 8,31% à 9h, 26,06% à 13h, 62,96% à 16h, le taux a atteint 80,22% au finish. « La participation est anormalement dopée », s'exclament, sur la place publique, de nombreux observateurs. Anormale également lorsque le taux de participation dans la commune de Chétaïbi a atteint 96,02%, alors que cette localité touristique est l'une des plus pauvres de la wilaya et où le chômage a atteint les cimes. Situation similaire dans la commune d'El Eulma, connue pour les manifestations récurrentes de ses jeunes chômeurs à la veille des élections. D'où l'ironie de proclamer que l'élection de Abdelaziz Bouteflika à un 3e mandat présidentiel garantirait à Annaba, quoi qu'il arrive, le progrès, l'ordre assuré, l'économie en bonne santé, la sécurité sauvegardée... Comme si la wilaya dépendait de cette élection pour que toutes les difficultés vécues par ses habitants comme par enchantement instantanément disparaissent. Candidat aux abois durant la campagne électorale, Bouteflika qui n'a pas daigné passer plus de temps à Annaba lors de sa campagne électorale pourra consommer un involontaire « plébiscite » annabi.