Les candidats ont tiré à boulets rouges sur l'administration, le Conseil constitutionnel et même sur les observateurs internationaux de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'Union africaine, accusés de «prêter le flanc au pouvoir». Accusations démenties par le coordinateur de la Commission nationale de surveillance des élections. «Je rejette globalement et dans le détail les résultats officiels», a déclaré la candidate du PT, qui affirme qu'en réalité, elle a obtenu au moins 30% des suffrages exprimés. Selon Mme Hanoune, le scrutin est «entaché d'irrégularités et de graves dépassements portant notamment sur le bourrage des urnes, menaces et agressions des représentants de partis, falsification des procès-verbaux de dépouillement» etc. «Aucune wilaya n'a échappé au bourrage des urnes. Nos militants y ont assisté en direct. Ils étaient même empêchés d'accéder aux bureaux de vote !», a-t-elle dénoncé. Louisa Hanoune tout en reconnaissant qu'il y a eu «une participation appréciable», estime que celle-ci «ne pouvait atteindre les 74%. Elle se situe uniquement autour des 52% ». De son côté, le candidat du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rébaïne, lui aussi déchu avec un score de 0,93%, a qualifié les résultats de l'élection d'avril 2009 de «non crédibles». Pour lui, «la fraude a commencé avant même le jour de l'élection». «J'ai cherché les 12 millions de personnes qui ont voté pour Bouteflika mais je ne les ai pas trouvées ni dans les centres de vote ni ailleurs. A 90% des voies remportées, on aurait dû voir des marées humaines pavoiser et pas seulement les plans serrés de l'Entv», a souligné Rébaïne tout en s'attaquant au Conseil Constitutionnel devenu, selon lui, «juge et partie». Même les représentants de la mission d'observation de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'Union africaine n'ont pas échappé aux critiques de candidat d'Ahd 54. «Ils ont prêté le flanc au pouvoir en estimant que le vote s'est déroulé dans de bonnes conditions », a-t-il estimé. Mohamed Djahid Younsi, candidat d'El Islah à l'élection présidentielle d'avril 2009, qui a obtenu un score de 1,37%, a qualifié les résultats de l'élection «de fraude massive en direct et flagrante» et tiré, hier, à boulets rouges contre l'administration qui est, à ses yeux, «la seule responsable de cette fraude». Selon lui, les résultats communiqués par le ministre de l'Intérieur «sont ceux d'une fraude mais pas d'une élection» et «aucune wilaya n'a échappé à la fraude». Le candidat d'El-Islah a indiqué que ses représentants dans les bureaux de vote ont été chassés. «Ils ont bourré les urnes après avoir chassé nos représentants. Ils ont été victimes de menaces et d'agressions», a-t-il affirmé tout en dénonçant son classement à la quatrième position qu'il estime «planifié ». Teguia : «Il n'y a pas eu fraude » l Le coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, a rétorqué, hier, aux candidats malheureux dénonçant la fraude que sa mission «est terminée et qu'il n'y a pas eu de fraude» durant cette élection. Pour lui, «l'élection s'est déroulée dans de bonnes conditions, dans la cohérence et la transparence». M. Teguia a, par ailleurs, affirmé que la commission n'a reçu jusqu'à présent aucun rapport de la part des membres des commissions communales ou de wilayas sur d'éventuels dépassements lors de l'opération de vote.