Ainsi, des tracteurs s'y rendent et s'immobilisent devant des monticules de sable préparés d'avance par les pilleurs qui chargent à raison de 1000 DA la remorque et, des fois, même plus lorsque le sable est bien sassé. Cette surexploitation, comme nous l'avons constaté, a, en conséquence, défiguré carrément l'aspect du lit de la rivière qui n'est à présent qu'un ensemble de cratères et d'étangs aux eaux glauques qui s'étendent sur des centaines d'hectares. L'oued a, faut-il le souligner, vu son débit chuter à cause de la décrue, ce qui fait qu'il ne charrie plus, entre autres, le sable pour se régénérer. Le comble, c'est que la plupart des forages sont effectués à quelques encablures des berges de cet oued dont le sable qu'il perd agit, d'après un hydrologue, comme un filtre qui protége la nappe phréatique d'une probable pollution par les eaux usées, ce qui pourrait se retourner, malheureusement, contre ces mêmes pilleurs.