Les plus de 3000 habitants du village Laâlam, dans la commune de Tameridjt, vivent dans des conditions pour le moins difficile. Une petite virée dans la région nous a permis de mesurer toute la rudesse de la vie rurale dans ces montagnes où les horizons semblent bouchés. « Nos préoccupations sont nombreuses et attendent d'être prises en charges depuis de longues années. C'est ce qui a poussé la plupart des habitants à quitter la région et à chercher meilleure vie ailleurs », rapporte M. Dahia Chérif, président d'une association d'agriculteurs. Le manque d'eau potable revient très souvent dans le propos des villageois rencontrés et ce n'est surtout pas en raison de la rareté de la ressource hydrique, car la région connaît une pluviosité importante. Le village a pourtant bénéficié d'une opération visant à alléger le calvaire de ses habitants, dans le cadre des PCD 2008. Le réseau AEP a été certes réalisé, nous informe-t-on, mais l'eau n'arrive toujours pas dans les foyers, notamment dans le hameau d'Aït Amer et ses environs. Les citoyens ont demandé une station de pompage mais il s'avère que les moyens de la commune ne sont pas en mesure de financer l'équipement, selon les déclarations des citoyens. L'on a par ailleurs proposé l'exploitation des sources naturelles, telle que la source d'El Anser, mais aucune suite n'a été donnée, soutiennent encore les villageois. En sus de la privation de plusieurs foyers de l'eau courante, des agriculteurs en sont réduits à attendre l'eau du ciel pour entretenir leurs arbres fruitiers, une des maigres ressources qui font la rachitique activité économique de la région. L'inquiétude est accentuée depuis peu par l'approche de la saison des grandes chaleurs où les besoins en eau sont accrus. Le raccordement au réseau d'assainissement est un autre besoin pressant des habitants d'Aït Amer. Nombreux sont ceux qui déversent leurs rejets à ciel ouvert, à proximité des habitations, ou dans les oueds limitrophes avec tous les dangers que cela peut engendrer. D'autres se sont rabattus sur des fosses septiques qu'ils sont obligés de purger régulièrement. Le réseau routier, dont l'importance vitale dans cette zone montagneuse est une évidence, est pour sa part en piteux état. L'ouverture d'une nouvelle route intercommunale entre Laâlam et Melbou a vu son chantier s'arrêter depuis plus de six mois, pour cause « d'insuffisance du budget alloué à ce projet », nous dira M Mahious Saâd, membre de l'association sociale du village. Par ailleurs, trois pistes ouvertes, nous dit-on, en 1975 par des citoyens qui ont cotisé de leur propre argent, ne sont à ce jour pas revêtues ni aménagées. Deux desservent le quartier d'Aït Amer sur de 1,5 Km chacune et une autre Boughouich, sur plus de 1 Km. On réclame également l'ouverture de la route Laâlam-Ziama. Celle-ci, ouverte à l'époque coloniale, a été rouverte en 1985 puis abandonnée durant les années 1990 pour cause de présence terroriste dans le coin. Autre hantise des habitants, la sécurité des élèves en période hivernale. La région enregistre en effet de réguliers glissements de terrains le long de la route reliant Tamridjet à Laâlam. Enfin, l'on se plaint également de la prolifération des dépotoirs sauvage d'ordure, en raison de l'absence d'un plan communal de ramassage. Les lits des cours d'eau saisonniers deviennent le réceptacle de toutes sortes de déchets. Outemzabt Mounir, R. B.