Encore une fois, le siège de l'APC d'El Eulma, dont les habitants ont voté avec un taux de participation de 95,61%, a été assiégé, hier, durant plusieurs heures à la suite d'un mouvement de protestation organisé par les jeunes chômeurs de cette localité déshéritée. Annaba. De notre bureau Vers 8h, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés et ont interdit l'accès au siège de l'APC pour crier haut et fort à qui voulait les entendre leur mécontentement quant à la politique de l'emploi telle qu'adoptée dans leur commune. Persuadés par le P/APC de la nécessité de libérer l'accès au siège, les contestataires se sont au contraire regroupés bien plus nombreux et ont pris possession de la voie publique. Après avoir dressé des barrages à l'aide de pneus brûlés, d'objets hétéroclites et ordonné aux automobilistes et conducteurs d'autobus de rebrousser chemin sous peine de voir leurs véhicules incendiés, ils ont exigé la présence du wali pour mettre fin à ce qu'ils ont qualifié de situation de misère. Même l'intervention du chef de daïra n'a rien donné. Selon plusieurs sources, la colère des manifestants a été attisée par la rumeur quant à l'existence de postes d'emploi vacants chez Coojal, l'entreprise japonaise chargée de la réalisation d'un tronçon de l'autoroute Est-Ouest, qui auraient été soumis au recrutement. Cette liste aurait été établie par les élus de l'APC saisie par l'ANEM. Le président de l'APC leur a signifié que tous les contrats d'emploi dans le cadre des dispositions d'insertion professionnelle (DAIP) ont été transmis à la direction de l'emploi. Il faut dire que le directeur de cette dernière est constamment mis à l'index par les chômeurs protestataires à cause du mauvais traitement réservés à leurs dossiers. Car rares sont les wilayas ayant connu une telle récurrence dans le mouvement de colère avant et après l'élection présidentielle. « Nous vivons dans une commune où le chômage caractérise la majorité de sa jeunesse. Bien qu'il y ait une importante entreprise comme Coojal, les postes d'emploi sont offerts aux proches des autorités locales. Même s'il existe, le dispositif d'appui et d'insertion professionnelle n'a pas profité aux habitants de notre commune. Nous ne sommes bons que pour voter Bouteflika », expliqueront plusieurs jeunes manifestants rencontrés sur les lieux de la manifestation. A l'heure où nous mettons sous presse, les manifestants occupent toujours la voie publique. Ils comptent, selon eux, ne pas décamper jusqu'à la venue du wali. Ce dernier n'a pas daigné intervenir.