Le ministre de l'Industrie, Hachemi Djaâboub, et le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement, Yahia Hamlaoui, accompagnés des autorités locales, ont assisté hier à l'inhumation des trois travailleurs tués dans l'explosion survenue samedi dernier dans le laboratoire des analyses de la qualité de la cimenterie de Chlef. Les deux ministres ont également rendu visite aux blessés à l'hôpital de Chlef et présenté les condoléances du gouvernement aux proches des victimes. Auparavant, ils se sont rendus sur les lieux de la catastrophe où ils ont pu constater les dégâts et prendre connaissance des dispositions prises pour assurer la continuité de la production. Dans une brève déclaration à la presse, le ministre de l'Industrie a dit ignorer les causes de l'explosion. « On ne sait pas encore ce qui s'est passé exactement. Une commission d'enquête a été mise en place et doit déterminer avec exactitude l'origine de la déflagration. » Les conclusions de l'enquête doivent être portées à la connaissance des travailleurs, du syndicat et de l'opinion publique », a-t-il déclaré en insistant sur la participation d'experts et de spécialistes dans le domaine aux côtés des éléments de la Gendarmerie nationale, de la police et de la Protection civile. Les enquêteurs semblent privilégier l'une des deux pistes, à savoir la fuite de gaz naturel ou la mauvaise manipulation d'un produit chimique. Signalons qu'aucun incendie n'a été enregistré après la déflagration M. Djaâboub a en outre demandé aux responsables du complexe et à ceux des autres unités industrielles réparties à travers le territoire national de renforcer davantage les mesures de sécurité et de prévention Une délégation de la centrale UGTA, conduite par trois secrétaires nationaux, s'est déplacée également sur le site touché. Les trois victimes - Sbaïhia Mohamed, 44 ans, Manous Mohamed, 50 ans, et Barkat Nadia, 27 ans, tous des chimistes - ont été inhumées en présence d'une foule nombreuse. La tristesse et la douleur se lisaient sur tous les visages. Les cadres et travailleurs de l'entreprise avaient du mal à retenir leurs larmes. Ils n'arrivent toujours pas à expliquer le malheur qui vient de s'abattre sur ce qu'ils considèrent comme l'un des fleurons de l'industrie du ciment en Algérie. Selon les renseignements que nous avons pu recueillir sur place, les disparus sont morts à l'intérieur de la salle des analyseurs à rayons x où s'est produite la forte explosion. Le souffle a détruit complètement les murs et arraché des portes métalliques et deux piliers en béton, tout en projetant des débris sur plusieurs mètres, causant des dommages à la façade d'un bloc administratif et des ateliers mécaniques. Un ingénieur se trouvant dans la salle mitoyenne, réservée aux analyses chimiques, est sorti indemne de la catastrophe, car la structure en question a été relativement moins endommagée. Parmi les treize blessés, essentiellement des ingénieurs et techniciens du laboratoire, cinq ont pu quitter l'hôpital samedi soir et les huit autres sont toujours placés sous surveillance médicale. Trois d'entre eux - Touil Abdelkader, 32 ans, Hadri, 27 ans, et Dehiliz Mohamed, 33 ans - souffrent de blessures graves, selon des sources médicales. La wilaya et l'entreprise ECDE ont manifesté leur solidarité avec les proches des victimes à travers des actions de soutien d'ordre matériel et financier. Pour le cas social de la famille Sbaïhia, le wali de Chlef a donné des instructions pour l'octroi d'un logement social et le recrutement au sein de la cimenterie d'un des membres de sa famille. Sur un autre plan, on apprendra que l'usine a pu reprendre normalement ses activités dans la soirée de samedi. Elle fonctionnera désormais avec un laboratoire aménagé au niveau de la direction technique en attendant la reconstruction de l'ancien dans un délai de six mois, selon le PDG, Mohamed Meknassi, qui affirme que le marché ne souffrira d'aucune perturbation. « Sur ce plan, on est bien à l'aise, car nous détenons un important stock de ciment et de matières premières déjà contrôlées par le laboratoire de la qualité », souligne-t-il encore. Présent dès l'annonce du drame, le président du SGP GICA, Thamri Abdelhamid, a supervisé le redémarrage du complexe et s'est félicité de la mobilisation du collectif des dirigeants et travailleurs de l'entreprise.